Tout est dit.
D'une part, merci Stephen Chow de si bien utiliser la belle Shu Qi. Elle est tour à tour ultra badass, drôle, amoureuse, cartoonesque, timide, triste, sexy, lourdingue, virile... Tout cela avec une manière très enjouée, énergique et incroyablement élégante à l'image du film. On a l'habitude de la voir chez nous dans des rôles plus monolithiques ou plus en retenues. Cabotiner dans la bonne humeur, ça ne lui fait pas de mal.
D'autre part, je crois que c'est un des rares films (réussis) qui intègre si bien les codes du shonen dans son film. C'est quand même quelque chose que l'on voit jamais (ou très très rarement) à l'écran dans un film live, il me semble. Souvent parce-que c'est très mal fait et dur à faire mais on sait à quel point cela peut être jouissif si c'est bien fait. Ici, il est question d'héros en quête d'apprentissage et de perfection de son art, de maître qui lui dit de rejoindre un point b où il pourra devenir le meilleur dans son domaine, du trajet qui le mène à ce point, de personnages méga classes sur le plan graphique avec chacun des techniques spécifiques ultra inventives, de mecs qui se présentent pendant 5min avant de se foutre sur la gueule, de boss qu'il faut battre en utilisant sa cosmo énergie et de super saiyan...
C'est donc très jouissif tout le long. Les combats avec les bracelets ou le pied géant, la longue scène d'intro ou ils utilisent une technique pour combattre le monstre. Les récits de Wu Xia Pian sont ceux qui se portent le mieux au genre shonen. Il est question d'homme en quête d'apprentissage, de démons à combattre, de combats surréalistes... C'est très malin que Chow s'en servent pour ce Wu Xia Pian.
Aussi, il y a encore tout un mix d'influences diverses et variés dans son film qui pourtant sont si bien utilisés que tout coule de source. Crazy Kung Fu dans le genre était plus réussi car c'était aussi un vrai film d'auteur à plusieurs lectures et à la mise en scène parfaite, millimétré. Crazy Kung Fu est à mon avis un des films les plus importants de sa décennie.
Là, on est dans une excellente comédie très bien mis en scène et très inventive, ce qui déjà top.
De plus, malgré le coté comédie non sensique (mo lei to), le film reste un pur Wu Xia. On ne tombe pas dans les facilités actuelles du cinéma. Ici,l'humour ne ridiculise pas le genre, on ne flatte pas l'égo du spectateur, ce qui est toujours plus simple que de lui faire vivre une vraie aventure, de le faire rire et vibrer. Avec Journey to the West, on rigole tout le long mais on est pris dans les scènes d'actions et d'émotions du film.
Enfin c'est un vrai spectacle, une vraie aventure drôle, inventive, intelligente, fraîche, très bien réalisé et avec Shu Qi qui en fait des tonnes.
Stephen Chow, merci. Et refait des films. Encore et encore.
Déjà qu'une partie non négligeable de tes classiques ne sont jamais sortie chez nous au ciné ou en dvd ( God of cookery, king of comedy...), peut être que si tes films récents marchent et sont attendus, on aura l'occasion de les voir débarquer dans nos contrées.
Je ne sais pas si c'est toujours d'actualité mais Tsui Hark était en projet pour faire la suite.
De quoi me faire baver.