enJOY phoenix !!!

CLASSE MOYENNE, MIRACLE MOP ET SOAP OPERA

Inspiré d’une histoire vraie, « Joy » est un film qui retrace la vie d’une jeune mère de famille qui a renoncé à ses rêves pour porter sa famille sur ses frêles épaules. Le film débute avec une voix off (la grand-mère de Joy) qui nous présente Joy, enfant, une jeune fille intelligente, amusée et amusante qui a le don de savoir inventer des histoires et des objets. Quelques années plus tard, nous retrouvons une Joy adulte dont la vie à pris un tournant moins idéaliste : elle est divorcée, vit sous le même toit que ses parents eux-mêmes divorcés, son ex-mari vit lui dans le sous-sol et au milieu deux enfants, une maison qui part en ruines et des difficultés financières grandissantes…. Joy va se révolter et va tenter de prendre ENFIN sa vie en main avec un projet, une invention du quotidien : un balai- serpillière révolutionnaire auto-essorant !! Dit ainsi, ça ne fait pas rêver mais on embarque avec Joy dans la création de son entreprise, les difficultés financières et juridiques et le monde cruel des affaires.

Le film aurait pu être un film profondément féministe et au premier regard c’est la vision que j’en ai eu et bien NON… Je me suis retrouvé face à une histoire assez universelle de réussite, d’abnégation avec un personnage convaincu et convaincant quant à ses chances de réussite. Le personnage de Joy aurait pu être un homme, un noir, un asiatique, un riche, un pauvre, un non américain que cela aurait fonctionné à merveille. Le réalisateur David O Russell, ne tombe dans la facilité et le pathos gratuit avec une histoire simple, sincère et authentique sur la réalité du rêve américain qui permet à toute personne de s’élever mais qui peut également vous étouffer si le caractère et la motivation ne sont pas présents. « Joy » est un film qui ne ment pas mais qui ne cherche pas à être dépressif et moraliste pour autant!!!

ON PREND LES MEMES ET ON RECOMMENCE

Comme pour « American Bluff » et « Happiness Therapy », David O Russell a encore une fois réuni le trio d’acteur Lawrence – Cooper - De Niro. Un trio qui fonctionne très bien mais c’est bien Jennifer Lawrence qui domine dans ce « Joy », par son temps de présence à l’écran bien sur qui lui permet d’exprimer tout son talent à travers un personnage touchant, drôle, fort et faible à la fois qui permet une forte empathie chez le spectateur. En termes d’ambiance, on se retrouve un peu dans la même atmosphère que celle présente dans « Happiness Therapy » : la classe moyenne américaine coincée entre réalité et rêve américain avec sa banlieue résidentielle, son mélange ethnique et les mêmes petites difficultés du quotidien.

Le film commence comme un conte pour tomber dans la comédie dramatique et réaliste avec quelques passages qui retombent dans un récit poétique renforcée par une photographie très chaude aux éclairages orangées presque artificielles. On a l’impression d’être cocooné malgré les difficultés rencontrées par Joy, ce qui a pour effet d’éviter de tomber dans un misérabilisme facile. J’ai beaucoup aimé les passages traitants du téléachat, des passages drôles, hyper rythmée qui donne beaucoup de fraîcheur avec un aspect factice qui renvoi aux « soap opéra » engloutis par la mère de Joy. Je concède quand même que le déclic de Joy pour changer de vie me semble un peu trop brusque, tout comme la fin qui arrive trop soudainement après un ralentissement général de la narration. Le tout reste extrêmement agréable et les différents seconds rôles sont assez marquants et apportent un coté pétillant à cette histoire.

A voir ? Un excellent « feel good movie » porté par une superbe Jennifer Lawrence, qui donne le sourire avec l’histoire d’une héroïne du quotidien qui avance avec abnégation dans la vie.