J'ai encore revu le film, sur RTL9, mais ne sais encore pas comment il fait pour m'embarquer alors que je le connais: sans doute un montage d'orfèvre.
___J'aime par exemple, la manière de montrer comment il rentre par effraction chez son amie défunte: filmée à mi hauteur d'homme; dés l'arrivée en voiture , on suit les mains, du volant à la poignée de porte, quasi que les mains, comme dans un film de Bresson.
___J'aime la visite du zoo, extra rapide, comme la visite éclaire du Louvre dans un Godard.
___J'aime qu'on accepte mieux la visite d'Eastwood à la fin chez le gouverneur et la rencontre et confiance hors-champ avec lui, car cette discussion est préparée par leur rencontre très franche au langage si cru dans le bureau de James Woods; montage et scène écho qui explique leur confiance et lien entre eux à la fin; une courte rencontre en bureau pour rendre encore plus crédible la fin hors-champ entre aux. Excellent Anthony Zerbe qui a donc appris à écouter depuis Dead Zone de Cronenberg.
___Même la scène finale, l'épilogue, que je négligeais un peu lors de visionnages précédents me plait: sur cette petite place quasi de village, à Noël, où les personnages du film font leur shopping, ils sont tous dominés, à l'horizon, en plein centre du plan, par la Tour du Journal "Tribune Tower"...comme une énorme sorte de clocher, d'église au fond ...cette scène et plan me semblent littéralement et visuellement un message d'Eastwood pour "remettre le journalisme et la démocratie au milieu du village".
("Remettre l'église au milieu du village" = "mettre les points sur les i //Recadrer, rappeler à la loi//retravailler les fondamentaux//faire preuve de la plus grande précision qui soit").
Un plan hommage au journalisme par cette tour finale dominant la ville?
___Je ne sais encore pas si le choix de la musique de Noël est une allusion: c'est The Little Drummer Boy/Carol Of The Drum(Le Petit Enfant au tambour): "Les paroles racontent comment un jeune garçon, transporté devant la scène de la Nativité par les Rois mages, n'ayant pas de cadeau pour l'Enfant Jésus, lui joue de son tambour avec l'approbation de Marie" (wiki).
___Le doublage du condamné par Lucien Jean Baptiste est très émouvant car surtout juste.
___En 1999, ce personnage joué avec tact et nuances par Clint Eastwood passe tout son temps à rendre hommage à son amie journaliste qui se révèle avoir eu raison ; elle est jouée par Mary McCormack.
Il le dit et redit:
_"elle était vraiment, vrai-ment , un as dans sa profession".