Youh-ouh ! De l’horreur, du sexe, du revenge-movie, de la tripaille, du Kevin Sorbo en 3D, tout un programme faisant instantanément de ce Julia X un produit déjà culte ! Et ça culte il l’est, tant son approche du genre est amusante et novatrice. On a vu des films narrant soirées de drague entre gens normaux, ou encore des films avec de sombres maniaques traquant d’innocentes jeunes femmes, mais que donnerait un mélange des deux, où deux nenettes psychos se feraient un threesome avec un autre dégénéré campé par le sublime Kevin Sorbo ? Julia X en est la réponse, simple, bête et méchant dans son fil conducteur, qui se résume à ceci: ils s’attachent, réussissent à se libérer, puis attachent leur assaillant, en somme un jeu du chat et de la souris où tour à tour les psychos deviennent bourreaux puis victime, pour le plus grand plaisir de ceux qui en ont plus que marre de voir les choses n’aller que dans un sens.
La formule se révèle même tellement efficace et haletante que l’on ne s’aperçoit presque pas que le réalisateur P.J. Pettiette y va assez gentiment avec le gore, prenant à contre-pied l’ensemble des torture-porns à deux balles qui se suivent et se ressemblent. Soyez néanmoins rassurés, ça n’est pas non plus du tout public, et quelques bonnes gerbes de sang volent vers la caméra, et on a même le droit à du pied percé par des clous…
Cependant tout n’est pas parfait, probablement parce que Pettiette dirige ici sa première pellicule, et l’on a le droit à des dérapages assez maladroits, comme la tentative d’explication du comportement des deux sœurs (Julia et Jessica) avec des flashbacks dans leur passé, une touche de sérieux dans un film qui pourtant s’assumait en tant que production très second degré; en gros ça n’a rien à foutre là. Autre défaut, mais somme toute assez mineur, la 3D est purement commerciale. Le film est certes tourné en 3D mais la gestion de l’espace ne permet pas de profiter du format, et qui plus est hormis quelques effets en CGI de bidules qui nous volent dans la tronche (sang, débris) il n’y a rien de vraiment mémorable. A voir en 2D donc, à moins que vous aimiez porter des lunettes 3D juste pour le plaisir d’avoir l’air idiot.
Julia X se présente donc comme une réussite en la matière. Un excellent premier coup pour Pettiette, disposant d’une trame suffisamment élaborée pour plaire à tout bon amateur de slasher/torture-porn/revenge movie qui se respecte. Fan service oblige, nous avons Kevin Sorbo en co-tête d’affiche, mais aussi Joel David Moore, habitué du milieu, ainsi que Ving Rhames qui fait un passage éclair aussi court qu’amusant. Une partouse qui restera dans les annales.