Nouvelle exclu Sony à sortir sur le marché, Jumanji : Bienvenue dans la jungle était un projet plutôt ambitieux : un jeu VR d’action-aventure en open-world, jouable en coop jusqu’à 5, ne nécessitant pas de posséder ni un Playstation VR ni aucun autre casque de ce type (une belle prouesse !) et s’inspirant du lore du célèbre jeu de plateau Jumanji.
Alors, le pari est-il réussi pour Sony ?
Techniquement, le jeu est impeccable, jamais un jeu VR n’avait su se montrer si immersif, le réalisme des décors et l’attention portée aux détails force le respect, la modélisation des personnages n’est pas en reste et l’utilisation de la motion capture rend les animations des personnages jouables terriblement fluide. Qui ne voudrait pas croquer dans l’un des biceps du Dr Bravestone ? (modélisé à partir de l’acteur Dwayne Johnson)
Au début du jeu, on nous impose donc de choisir entre 5 personnages : Dr Smolder Bravestone, professeur Shelly Oberon, Franklin « Mouse » Finbar, Ruby Roundhouse et Jefferson « Seaplane » McDonough. Tous ont leurs propres caractéristiques, des compétences liées au combat, au pilotage, à l’orientation ou des connaissances sur l’environnement et au bestiaire. Mais à l’heure actuelle, le jeu souffre d’un important problème d’équilibrage, en effet, certains personnages n’auront que très peu d’utilité durant la partie, Shelly Oberon en tête, ses compétences en cartographie n’ont que peu d’intérêt en combat et bien qu’il s’agisse d’un open-world, le jeu est découpé en niveau ce qui fait que la progression est très linéaire. Par conséquent, les capacités du professeur Oberon ne servent qu’à alimenter l’aspect roleplay de l’aventure mais la plupart du temps, le joueur se contentera de regarder Bravestone casser des culs. De même pour Mouse dont le seul intérêt est de servir de mule pour l’équipe, un inventaire ambulant.
J’invite également les joueurs à faire preuve de prudence au moment du choix des personnages. Dans mon cas, le joueur ayant choisi d’incarner Bravestone n’était pas du tout prêt à prendre le rôle de tank, sans doute habitué aux rôles de soutien, il a mis plusieurs fois l'équipe dans des positions délicates préférant fuir le combat plutôt que de carry ses coéquipiers. Le jeu manque quelque peu d’indications sur l’écran de sélection des personnages pour permettre de choisir un rôle nous correspondant (Ceci dit, étant de trop, je n’ai pu rejoindre la partie qu’en mode spectateur et leurs wipe étaient amusants à regarder).
Comme cela a été dit auparavant, le jeu se découpe en niveau. Ceux-ci sont variés, ils proposent à plusieurs reprises des renouvellements du gameplay : exploration, phase d’action, énigmes, plate-forme, jeu de rythme, bullet hell (avec des rhinocéros) et même un peu de dating sim. Les niveaux s’imbriquent bien, il est cependant à déplorer que face à un open-world, l’aventure se montre si linéaire et ne propose aucune quête annexe pour augmenter la durée de vie.
En parlant de durée de vie, un joueur moyen terminera l’aventure en un peu moins de 2 heures, ce qui est décevant mais acceptable au vu de son prix. Mais certains fans hardcore de Jumanji pourront y trouver leur compte, le studio annonce qu’un joueur a atteint la barre des 20 ans de jeu, celui-ci étant tombé fou amoureux des mécaniques de préparation de boissons alcoolisées proposées par le jeu.
Passons rapidement sur le scénario du jeu, ce n’est clairement pas le point fort du jeu, tout est expliqué dès la première cinématique, une histoire de joyau à ramener au milieu de la jungle et qu’un méchant, assez peu exploité, veut récupérer, il ne faudra pas s’attendre ici à des rebondissements incroyables, les scénaristes devaient faire une sieste durant le développement.
On pourra également regretter un bestiaire assez pauvre, on croisera principalement la route de bikers et quelques bêtes sauvages fatalement affublé du titre « mangeur d’homme ». Où sont les plantes carnivores, les perturbations climatiques et les singes ?
Les points positifs :
- Visuellement époustouflant
- Bonne variété du gameplay
- Pas plus cher qu’une place de cinéma
- Une technologie VR prometteuse
- Un open-world bac à sable immense…
Les points négatifs :
- … mais ne proposant que peu de contenu
- Trame principale trop linéaire
- Un méchant peu charismatique
- Une OST peu mémorable
- Gros problème d’équilibrage
Sony a tout mis en œuvre pour faire de ce jeu un incontournable, une prouesse technique inégalée, un casting de choix (Dwayne Johnson, Jack Black, Karen Gillan), un prix très attractif pour un triple A mais de nombreux défauts viennent entacher l’aventure et la rejouabilité du titre est assez faible, on le sortira une fois pour se marrer entre potes lors d’une soirée canapé et on l’oubliera aussitôt. Contrairement au jeu de plateau qu’on ressort toujours avec plaisir 20 ans plus tard !