Director’s cut
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A la production de ce Jumping Ash, on retrouve ni plus ni moins Jimmy Yip à qui l’on doit des films aussi divers et notables que The Extras (1978), The Servants (1979) – dont le futur cinéaste, Ronny Yu est ici directeur de la production –, The Club (1981) ou bien encore The Pier (1983). De son côté Leung Po-Chi, après une carrière à la télévision (TVB) et dans la publicité se lançait dans ce premier long-métrage. Il y apportait une fraicheur dans la mise en scène, se dégageant d’une vision traditionaliste. Avec une forme qu’on pourrait qualifier d’expérimentale dans son approche (pour l’époque), il y développait des techniques nouvelles : caméra à l’épaule pour des prises de vues sur le qui-vive. Il y traitait son sujet dans une veine réaliste, quasi-documentaire. Il narrait alors la rivalité entre deux gangs ainsi que le travail de la police dans les bas-fonds hongkongais. Il plongeait le spectateur notamment dans la crasse de Kowloon Walled City, ses trafiquants de drogue, ses assassins, ses flics droits/corrompus, les pots-de-vin et autres informateurs.
Jumping Ash est donc l’emprunte d’un auteur audacieux, osant sortir des carcans connus. Une même audace qui qualifiera d’ailleurs la Nouvelle Vague hongkongaise. Avec ce premier essai, Leung Po-Chi signait un acte cinématographique précurseur. Bien avant le mouvement filmique qui allait naître quelques années plus tard, il faisait de ce film d’action policier une pierre sans édifice parce qu’en avance sur son temps. Du coup, par sa forme innovante mais au rythme inégal, on assiste à une histoire classique de vengeance ensanglantée qui fonctionne de bout en bout. On reconnait ici le vécu de Phillip Chan qu’il retranscrit avec véracité, surtout les parties dédiées à la police. Elles suintent l’anecdote, ces chroniques de flics à la fois légères et graves. Il est également inspiré dans l’écriture de ses personnages. Ainsi, Michael Chan d’un côté et Chan Sing de l’autre campent des tueurs à l’aura pleine de conviction et de force. Au milieu, Ga Lun interprète avec chien ce flic faisant avec ses hauts et ses bas. Nous sommes alors devant un thriller policier qui parvient à captiver.
Avant des polars comme The System (1979) ou bien Cops and Robbers (1979), Jumping Ash s’inscrivait dans une nouvelle façon de faire du cinéma « vérité ». Un cinéma traitant un propos réaliste, sans fioriture et artefacts fictifs propre à l’industrie cinématographique des studios. Une petite révolution romançant la « vraie vie » à l’image du néo-réalisme italien.
(voir peloche et + : https://hongkongmovievideoclub.wordpress.com/2014/04/28/jumping-ash-1976-leung-po-chi-avis-review/)
Créée
le 18 juil. 2014
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