Après "The darkness", parenthèse d'épouvante hollywoodienne en demi-teinte, le réalisateur australien Greg McLean revient sur ses terres natales pour les besoins de son nouveau long-métrage, "Jungle", tiré de faits réels avec au casting, le très prolifique Daniel Radcliffe. Le retour à la nature comme moteur du cinéma de McLean. Souvenez-vous, le garçon nous avait giflé avec le désertique et terrifiant "Wolf Creek" et son écrin de sable et de poussière, berceau de l'un des pires salopards que le 7ème art nous ait donné. S'en est suivi l'excellent film d'agression animale "Rogue" au climax dantesque qui restera dans les mémoires. Avec "Jungle", McLean s'attribue la jungle bolivienne comme seul décorum. Après trois ans dans l'armée israëlienne pour les besoins de son service actif, Yossi Ghinsberg (Radcliffe) quitte parents et amis pour une aventure en terres inconnues. Nous sommes en 1980 et le jeune homme parti pour une introspection de plusieurs mois, ne semble pas décidé à revenir parmi les siens. Sur les bords du mythique lac Titicaca, Yossi fera la connaissance de Marcus, Kevin et de l'énigmatique Karl (Thomas Kretschman) aventurier, gourou et écolo au passé trouble qui va entraîner le petit groupe dans un périple forestier à travers la jungle sur les traces d'anciennes tribus indigènes. Parti pour un voyage touristique, l'expédition va vite virer au cauchemar. Tourné dans de splendides paysages naturels en Australie et en Colombie, McLean capte parfaitement la puissance de la nature face à l'être humain. Avec le brio de ses illustres prédécesseurs ; (Herzog, Coppola, Deodato, Boorman ou plus récemment James Gray), McLean livre avec "Jungle", un film d'aventures à la facture plutôt classique mais dont les fulgurances scénaristiques nous plongent à la fois au cœur d'un drame, d'un trip hallucinogène et un film d'horreur. Une expérience oppressante aussi bien visuelle que sensorielle. Âmes sensibles s'abstenir !