En ce moment je me plonge dans la chaîne Youtube de Anita Sarkeesian intitulée "Feminist Frequency". Je regarde peut-être trop d'épisodes en un jour parce que pour les deux films que j'ai regardé ce soir, je n'ai pu m'empêcher de penser à ses remarques. Je pense que ce film-ci la rendrait folle tant la femme est rabaissée. Sans parler de la violence et du racisme présents dans le métrage...
Le scénario est très con. Deux types décident de retrouver une blondinette perdue dans une jungle. Les péripéties ne sont pas très nombreuses, les situations non plus d'ailleurs, on s'en sort assez vite, l'auteur prenant même le temps d'écrire un flashback complètement inutile histoire de meubler et ainsi atteindre le tour complet de l'horloge. C'est très drôle parce que les dialogues sont très directs, parce que les conflits sont bidons, parce que les résolutions le sont encore plus, parce que c'est misogyne et raciste. Ce qui est dommage, c'est que ce ne soit pas plus rythmé, plus fou, plus misogyne, plus raciste, etc. Parce que tous les défauts ne sont pas assez poussés, que l'histoire n'est pas assez délirante pour faire rire coup sur coup. Mais bon, ça passe tout de même et puis en plus on est dans une jungle, de quoi faire penser à une aventure.
La mise en scène est ultra kitsch. Tout sonne faux. On comprend que ça ne va pas aller en s'arrangeant lorsque les deux héros scrutent le sol du haut de leur avion et que le réalisateur ne trouve rien de mieux à mettre qu'une vue subjective à ras du sol (des stock shot issus de docu animaliers je suppose). Il y a aussi un soin particulier apporté aux accessoires : nos héros, coquets, passent de la tenue d'aviateur à celle d'aventurier avec tous les clichés que cela comporte une fois qu'ils ont posé le pied sur le sol : c'est d'un comique ! La déesse fait bien sourire aussi tout comme les indigènes ; l'on constatera que ni l'un ni l'autre n'est doué d'une très grande intelligence, cela se remarque certes au travers des dialogues mais aussi au travers des expressions (un rien les rend heureux). N'empêche que c'est bon enfant, que la fausse jungle fait rire tout comme la mise en scène des conflits (lors du flahback, la blondinette voit son chemin bloqué par... une branche !) jusqu'au jeu des acteurs qui ont tous l'air de s'amuser comme des gosses dans cette aventure écrite un peu n'importe comment.
Bref, c'est très con, très maladroit, mais il en résulte un certain plaisir et au fond, c'est tout ce qui compte !