A chaque annonce de sortie de grosses machines hollywoodiennes, on voit fleurir tout un tas de petites productions fauchés en DTV essayant d’engendrer un max à pognon à faible cout. Et donc forcément lorsque Jurassic Park 4 a été mis en chantier, ce dernier ne pouvait pas échapper à la règle et on a donc vu rapidement arriver ce Jurassic Attack qui nous intéresse ici.
Quand on regarde le casting, on a l’impression que les producteurs se sont dit : « Hey, vous avez vu ? On a plein de stars dans notre film ! ». Même si nous n’iront pas jusqu’au mot « Stars », il est vrai que ce Jurassic Attack rassemble pas mal de têtes connues, pas de première fraicheur il faut l’avouer mais tout de même. On commence avec Corin Namek (le Parker Lewis de la série Parker Lewis ne perd jamais), relayé ici au second plan, mais qui est décidément la nouvelle tête à la mode du DTV fauché à la sauce Syfy / Asylum (Sand Sharks, Dragon Wasps, Troglodyte,…) qu’on retrouve dans toutes ses scènes aux côtés de Vernon Wells, qui a incarné les grands méchants de films comme Mad Max 2 ou Commando durant les années 80. Citons également le charismatique Gary Stretch capable aussi bien d’interpréter un rôle important dans le Alexandre de Oliver Stone que de se perdre dans le navet Mega Shark vs Crocosorus ; ou bien Michael Worth dont on a pu admirer les talents martiaux dans son rôle de karateka tout en brushing dans la kitchissime mais néanmoins rigolote (si, je vous jure) série Agence Acapulco dans les années 90 ou encore le U.S. Seals II de Isaac Fiorentine.
Un casting « 3 étoiles » donc (hum…) pour une production dont le budget n’a vraisemblablement même pas dépassé le million de dollars si on en juge par la qualité des effets spéciaux numériques.
Sur ce point là, c’est une catastrophe, avec des intégrations complètement ratées, parfois extrêmement grossières lors des crashs d’avions ou d’hélico, mais le pire va venir des dinosaures, ce qui est fort préjudiciable quand on pense qu’ils sont censés être l’élément central du film.
Outre quelques bugs visuels, principalement des soucis de collision, les dinos ont parfois des mouvements ou des poses défiant toute loi de la gravité, donnant souvent cette impression qu’ils glissent sur le sol lorsqu’ils se déplacent, le tout dans de superbes animations qui une fois sur deux sont complètement saccadées. Que voulez-vous, lorsqu’on aligne une brochette de « stars » pareille (notez les guillemets), il ne reste que peu d’argent pour les effets numériques. Il fallait bien faire un choix.
On ne sait d’ailleurs pas trop ce que font ces dinosaures sur cette île, on s’en fiche un peu d’ailleurs aussi… De toute façon, les personnages du film sont à peine étonnés d’avoir affaire à eux, mais nous on se dit qu’ils vont se faire bouffer petit à petit et que ça peut être rigolo.
Au final, même pas, car Jurassic Attack manque clairement de folie et ne décolle jamais. Il manque un bon taux de conneries pour plonger dans le nanar sympathique. On attend durant tout le film la scène qui va le faire basculer dans le nawak, comme par exemple un T-Rex qui attraperait un hélico en plein vol, cela n’arrive malheureusement à aucun moment.
Mais bizarrement, ça reste correct dans son style avec une mise en scène pas dégueux, quelques jolis plans et un casting qui semble plus impliqué que dans les autres productions du genre. C’est même assez rythmé malgré un milieu un peu trop bavard. C’est vrai aussi que certaines scènes d’action mettant en scène des dinosaures font assez pitié à cause des nombreux problèmes cités plus haut, mais étrangement on ne s’ennuie que rarement.
Jurassic Attack manque clairement de bêtise et fait l’erreur de rester trop sérieux de tout son long. Néanmoins, si on n’est pas trop regardant sur la marchandise, ça se laisse voir et fera le bonheur des petites chaines de la TNT qui se feront une joie de le multirediffuser en seconde partie de soirée. Une petite production fauchée assez lambda au final…