Féérie du chaos
Dans la galaxie en triste expansion du blockbuster, il est recommandable de revenir de temps à autre aux fondamentaux : pour savourer, et comprendre à quel point le savoir-faire en terme de cinéma...
le 12 janv. 2018
98 j'aime
8
Quand j'ai vu ce film en salles en 1993, j'étais scotché au siège car c'était du jamais vu ! Je fais partie d'une génération qui a connu dans son enfance des films de monstres et de dinosaures en baudruche animée de façon saccadée et lente, aussi voir un tel résultat aussi saisissant chez Spielberg, c'était absolument fa-bu-leux ! D'ailleurs, Spielberg le précise bien dans les bonus du DVD : il ne voulait pas de ces dinosaures factices et grotesques qu'on voyait dans les années 50 et 60, il fallait pour un tel projet une technique de pointe, donner vie en 3D (couplé à quelques animatronics) pour rendre un T-Rex aussi effrayant.
Il se trouve qu'en 1993, soit 2 ans après Terminator 2 qui a véritablement inauguré les premiers gros effets numériques, les progrès en matière de Fx ont franchi une étape décisive avec des images de synthèse vraiment propres et ultra réalistes.
Pourtant, ce fut d'abord un projet de Richard Donner, de Joe Dante puis de Tim Burton : de grosses pointures dans ce type de production mais qui n'avaient sans doute pas l'ingénuité, le goût du risque et le sens du public qui existent chez Spielberg et qui s'avèrent indispensables pour inviter le spectateur le plus sceptique à franchir les portes du parc jurassique.
Le réalisateur des Dents de la mer remporte donc son défi le plus insensé avec ce blockbuster planétaire et relance la mode des dinosaures avec maestria. L'idée de départ pour expliquer la création de ces énormes bébêtes s'appuie sur un postulat scientifique qui se révèle impossible mais plausible car suffisamment simplifié par Michael Crichton et Spielberg pour qu'on y croit, et tellement attrayant dans sa dimension poétique, tout en posant sous un angle ludique la question des manipulations génétiques ; l'important c'est que le réalisateur intègre parfaitement dans le monde d'aujourd'hui des animaux disparus depuis des millions d'années. Son film est horrifique et comporte de bons moments de suspense, mais il n'oublie jamais la comédie pour tempérer la tension, notamment avec le personnage de Ian Malcolm qui sert de garde-fou, joué par un Jeff Goldblum déchaîné qui aligne toutes les bonnes répliques (Oubliez pas d'vous laver les mains avant manger ou quand faut y aller, faut y aller...). Du Spielberg de pure détente mais de très grande qualité.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Bestiaire, Top 100 meilleurs films, Les meilleurs films de monstres, Les films avec les meilleurs effets spéciaux et Les films vus le plus de fois
Créée
le 11 déc. 2016
Critique lue 1.6K fois
63 j'aime
28 commentaires
D'autres avis sur Jurassic Park
Dans la galaxie en triste expansion du blockbuster, il est recommandable de revenir de temps à autre aux fondamentaux : pour savourer, et comprendre à quel point le savoir-faire en terme de cinéma...
le 12 janv. 2018
98 j'aime
8
Comme tout garçonnet de neuf ans croyant dur comme fer à l'existence des tortues ninja, je vouais un culte sans bornes aux dinosaures, ces monstres géants non pas issus d'un quelconque folklore mais...
Par
le 5 août 2013
90 j'aime
4
Avant d’être une saga avec ses hauts et ses bas, Jurassic Park fut un film qui connut un formidable succès dans le monde entier, battant le record au box-office mondial en 1993 et restant au sein de...
Par
le 10 août 2017
79 j'aime
33
Du même critique
Les premiers westerns de Sergio Leone furent accueillis avec dédain par la critique, qualifiés de "spaghetti" par les Américains, et le pire c'est qu'ils se révélèrent des triomphes commerciaux...
Par
le 6 avr. 2018
124 j'aime
98
Grand fan de westerns, j'aime autant le western US et le western spaghetti de Sergio Leone surtout, et celui-ci me tient particulièrement à coeur. Dernier opus de la trilogie des "dollars", c'est...
Par
le 10 juin 2016
100 j'aime
59
On croyait le péplum enterré et désuet, voici l'éblouissante preuve du contraire avec un Ridley Scott inspiré qui renouvelle un genre ayant eu de beaux jours à Hollywood dans le passé. Il utilise les...
Par
le 5 déc. 2016
99 j'aime
46