Cuisiné par Casimir,le dinosaure orange des années 80:bons ingrédients mais une recette indigeste

Film Gloubi-boulga, ragougnasse, mais avec de sacrés beaux bons morceaux!

Enfin vu cet épisode grâce à TF1, j'aime cette franchise. J'avais fait la queue le matin pour le premier, en dépit des pré- critiques négatives (qui ne l'avaient pas vu), dont l'amusante grande esthète Anémone.

Bonne scène d'ouverture, puis ça s'enlise, se répète (comme moi) et se ridiculise vite (comme...). J'envisageais même hélas d'aller me coucher durant cette pénible première partie lourdingue, tirant à la ligne, cochant des cases convenus... Jurassic Park à la sauce Canadry Dry (référence boomers: « Canada Dry est doré comme l'alcool, son nom sonne comme un nom d'alcool… mais ce n'est pas de l'alcool » ),

tant cette première partie a tous les clichés éculés et copiés qui semblent des passages forcés (mais par qui????).

Puis heureusement, assez 'vite'... il y a eu des détails me titillant et l'épatante scène d'évasion de l'île en irruption, avec notamment le sort final de la gyrosphère,

m'amenant alors à rester et surtout à découvrir toute la deuxième partie avec plus de vrais frissons et plaisir; dans ce manoir et surtout cette (trop courte) vente aux enchères (elle me rappelle l'atmosphère du court métrage de Denis Villeuneuve 'Next Floor').

J'ai quand même envie de le revoir pour ces scènes/plans:

  • un plan donnant frisson de plaisir/ma scène préférée, sur les toits et la serre à la fin (notamment le plan large avec la lune). Bonne ambiance ce manoir et ces vitraux etc.
  • la scène de la bulle/wagon/gyrosphère qui roule entourée 'd'animaux' en fuite, tous tombant à l'eau comme des lemmings suicidaires. Heros et animaux, même combat?
  • un autre plan qui donne des frissons: l'extinction du diplodocus (un des rares dino que je connaisse ...et qui me ressemble): les chiens ressemblent à leur maître, si j'avais un pet dino, ça serait sans doute hélas un diplo...toujours en train de mâcher un truc...du chocolat...d'imiter Chewbacca...une grande bouche sur un long cou et un corps de plus en plus en pente. (ps: je suis nul...apparemment, c'est pas un Diplodocus mais un Brachiosaurus; merci Glaminette...ça reste une belle scène émouvante qui fait sens)
  • les auteurs ont réussi à rendre très triste cette scène pourtant toute en effets spéciaux: ce pauvre diplo inoffensif, tout seul sur son ponton, comme un chien qui voit partir la voiture après l'abandon. La lave de l'irruption se rapprochent du Je suis une Legende sur mon ponton, du dernier sur l'île, puis on ne distingue plus que son ombre dans le nuage, puis que son profile, sa trace, comme une victime d'Hiroshima...Godzilla criant.
  • il représente aussi un avant goût de notre propre n-ième extinction: avec le réchauffement, nous avons eu le talent de créer une sorte de Pompei géant, global, planétaire...comme de bons metteurs en scènes suicidaires...cette scène rappelle les incendies en Californie, chez Spielberg et le tout Hollywood brûlant aussi...ils font disparaitre les maisons comme ce diplodocus. Et les maisons du Var.

ça me rappelle la sorte de remake français de Jurassic Park avec Jean-Paul Rouve dans le rôle de Pratt mais avec des oies pour vélociraptor. Son Donne moi des ailes m'éduquait sur cette si belle technique dite 'd'imprégnation' de jeunes oies grâce à un deltaplane.

Imprégnation: c'est un peu aussi comme ça qu'on fait prendre à nos enfants des cravates et voter?

On dompte les petits vélociraptors en leur donnant des années de séries et films à voir, ou le gout du luxe pour qu'ils participent à la galerie marchande géante mondiale, sous une forme ou une autre. (comme les galeries marchandes des derniers Jurassic Park, mais en plus grand).

  • Idées noires et George Franju: le twist de la petite fille qui se révèle une ****** est très bon: ça me rappelle un de mes gags adorés d'André Franquin...où sur plusieurs cases, on suit un passionné d'arbres et créateur de mini bonzaï (au lieu de dino); on le voit expliquant les efforts et la torture qu'il fait subir à de mini arbres pour qu'ils restent mini bonzaï; puis il entend un bruissement dans l'un d'eux, et dans la dernière case, pour le plus grand choc des visiteurs du monsieur, on voit leur guide qui chasse d'un des bonzaï des mini enfants s'enfuyant..."je vous ai déjà dit d'aller jouer ailleurs!" (on comprend alors qu'il a fait subir et expérimenter ses techniques sur ses enfants ou neveux).

Dans le film, à cette révélation sur cette enfant, on découvre et imagine alors tout son hors-champ et sa croissance.

Sa vie hors-champ me rappelle la femme dans 'Des yeux sans visage': aussi aux mains de docteur soi-disant bien intentionné, célèbre et riche, installé aussi dans belle et grosse propriété avec aussi laboratoire et assistant(e)s dévoué(e)s.

  • Cette petite fille ne connait pas sa nature, ne sait pas ce qu'elle est. Un peu comme Rachel dans mon Blade Runner.
  • "ah non! mais c'est une plaisanterie?!": Le reste du film, à part ces scènes, est assez ridicule et très convenue et normé, surtout la première partie:

"you've got to be kidding" dit un des personnages, et je me le suis dit en VF très souvent aussi!

Même la scène de la fuite que j'adore tant a quand même ce gyrosphère miraculeusement encore plein d'énergie... (moi je dois recharger mon portable TOUS les jours!)

Trop débiles tous les débiles du film qui n'ont vu aucun Jurassic Park, voir aucun film...

Même, et surtout, mon Capitaine Stottlemeyer sans Monk est vraiment débile (et sans moumoute, juste une casquette): sans parler de ce vieux cliché ringard de collectionneur de dents...comme les habituels images de descendants de colons collectionneurs de scalps d'indiens, puis d'oreille de vietcongs, et pourquoi pas de tétons de bucherons (Lino dans les Les Grandes Gueules? non? ça doit alors être que dans les films Américains).

  • J'aime le magnifique hommage au lit par cette sorte de Replicante: j'adore/ais louer des chambres en vacances avec ce genre de lit en baldaquin; genre Great Bed of Ware (lit mentionné par William Shakespeare dans une oeuvre, alors pourquoi pas un tel lit dans un film de 2022?); j'ai aimé l'idée du lit supposé protecteur mais cette fille est décidément pas une des intelligentes Replicante de Blade Runner car elle n'a pas appris de son expérience...elle aurait du savoir qu'un lit n'est pas une protection puisqu'elle avait trouvé son premier garde du corps, son vieux papi, mort dans un lit. Un bel hommage à ces lieux de réconfort que sont les lits, lieux de reboosting de nos vies. Hommage comme une 'artiste', Tracey Emin, l'avait déjà fait, alors pourquoi pas ce J. A. Bayona.

Très touchante cette scène où elle va se réfugier dans ce lit; elle n'est pas le morveux sur-confiant en lui de la Mommie etc.

J'ai finalement vu en cette scène de monstre faisant un pas dans la chambre de l'enfant,

comme un commentaire visuel de tous les vrais passionnés de dinosaures à la Ross dans Friends souvent choqués par les invraisemblances car sans doute très très agacés de voir des T Rex en jouets dans les chambres de beaucoup d'enfants.

Peut-être que grâce à cette scène de chambre où la fée clochette est un dinosaure, on verra différemment le jouet Toy story T Rex...partageant des lits d'enfant?

PierreAmoFFsevrageSC
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le 7 juin 2022

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