Jurassic Park, celui de 1993, de Spielberg, au-delà d'être un film culte, porte une belle place dans mon cœur de cinéphile, et il la portera encore longtemps. L'épisode III m'a également marqué, en bien, très bien même, contrairement à beaucoup.
En 2015 nous avons eu droit à un quatrième opus, rebaptisé Jurassic World, judicieux et assez classe comme titre également, le film lui l'était beaucoup moins.
La suite, le fameux Fallen Kingdom, qui d'après son titre et sa bande annonce ne peut que faire penser à la suite de l'original, Le Monde perdu, ne m'a logiquement pas hypé des masses. D'où surement ce résultat qui s'apparente à un très bon.
Si il est toujours possible de chipoter sa race, ça ne sera pas mon cas ici, je pourrais, pour des petites choses, mais dans l'ensemble je trouve que cette suite redore un peu le blason Jurassic. Avec un aspect bien plus sombre, plus stressant que le précédent opus, enfin je retrouve des sensations proches du film de Spielberg. Je pense d'ailleurs que plusieurs scènes sont typiquement des clins d’œils au film de 93, rien que l'intro très efficace ou encore une scène dans le hall du manoir qui m'a rappelé celle mythique de la cuisine.
En gros, c'est efficace, mouvementé, tendu, prenant quoi, ce qui fait oublier les petits cotés disgracieux.
J.A. Bayona, réalisateur de l'excellent The Impossible ou encore du récent et pas vraiment mémorable A Monster Calls se glisse aux manettes de ce deuxième film estampillé Jurassic World. Il est clair et évident qu'il s'en charge parfaitement, là où la réalisation de Colin Trevorrow sur le précédent était tristounette, voire de mauvais gout par moment, ici se stylise et offre quelques plans inspirés.
Cet opus que je rapproche d'un jeu Resident Evil pour l'ambiance nocturne, pluvieuse autour de ce décor de manoir gothique est visuellement classieux. L'intro dévoilant le park noyé sous l'eau n'est pas sans reste, quand les scènes de jour, bien moins nombreuses s'avèrent follement efficaces, celle du volcan en est la plus représentative.
La photo sombre est superbe, peut être accentuée par la 3D mais ça reste maîtrisé. 3D pas forcément indispensable comme 99% des films de nos jours mais plaisante et captivante.
La musique de Michael Giacchino ne m'a pas forcément bluffé, un peu trop sentimentale dans les moments calmes mais faisant bien le taf pour le reste.
En somme, ce Fallen Kingdom s'avère être une très bonne surprise, même si la chose que je n'avais pas aimé dans le précédent se retrouve de toute évidence encore dans celui-ci, il s'agit du fameux Blue, le Raptor "apprivoisé" dirons-nous. J'avais trouvé cette idée débile, ça gâche tout l'aspect dangereux de l'animal, le Dinosaure étant pour la plupart des races une menace de taille, le T-Rex du premier reste imbattable, joie de le revoir ici. C'est le vrai seul gros reproche que je fais à ces suites, entre autres.
Chris Pratt et Bryce Dallas Howard tiennent de nouveau la tête face au danger à dents pointues, Rafe Spall est génial en pourri, tout comme l'excellent Toby Jones, quand Justice Smith est plutôt amusant. Ted Levine, James Cromwell, B.D. Wong ou encore Géraldine Chaplin complètent le casting. Enfin, à un nom près, et pas des moindres, celui de Jeff Goldblum qui signe son retour dans le rôle de Ian Malcolm, personnage culte et principal de Jurassic Park : Le monde perdu.
En espérant donc que la suite de ce Fallen Kingdom soit du même acabit, ou même mieux, je prendrais de tout façon. La fin de celui-ci augure un joli chaos urbain alors je dis pourquoi pas ?