Juré n°2
6.8
Juré n°2

Film de Clint Eastwood (2024)

On imagine dans un premier temps, le coupable comme étant ou bien le personnage principal ou bien l'accusé officiel de ce jugement. Le titre, nous indiquant que le juré numéro 2 est également l'accusé secondaire, comme la jurée n°13 nous le fait savoir, avec sa formule tirée d'une série policière : " l'accusé n°2 est souvent le vrai, au détriment de l'accusé parfait, le mari"(bon, c'est pas les mots exacts, mais on se comprend).

Le film débute sur l'entrée du couple dans la chambre de leur enfant, avec la femme ayant les yeux bandés. Ne voyant donc pas, comme les spectateurs, les réelles fait et geste de son marie et l'incompréhension (marquée par l'absence de vision) qu'accompagne le spectateur durant le film.

La mise en scène durant le procès est également intéressante. Lorsque l'avocat de La Défense prend la parole afin de s'adresser aux jurés, il se dresse devant Justin Kemp, le regardant dans les yeux, lorsqu'il proclame l'innocence de son client. Contrairement, à son adversaire, où son discours à charge est montré à travers la caméra par des plans fixe sur l'accusé. L'innocence de Kemp n'est-elle pas distinctement annonce par cet avocat qui n'est pas le sien ?

le parallèle entre l'obscurité d'une pièce et la lumière d'une autre, reflète un foyer en équilibre comme le jugement qui se joue. Comme si ce dernier, était porté sur le couple, et non plus le meurtre, dont le fond porte sur une histoire d'amour, fragile et tragique.

De plus, la discussion nécessaire entre la juge et le protagoniste de l'histoire (Kemp), sur le banc, lorsque les deux, se comprennent sans se prononcer, laisse apparaître, l'innocence de Justin Kemp et la culpabilité de cette juge, venant de fauter non pas sa carrière, mais son mérite, finit par un plan sur le symbole de la justice, portant une balance avec une égalité parfaite, comme si les deux personnages, ne pouvaient se résoudre à trouver un jugement et à se comprendre sincèrement.

Enfin, au jugement final, un schisme apparaît, entre la fin d'une vie pour l'accusé et la genèse d'une autre avec la naissance de l'enfant, marquant, comme la vente de la voiture, la fin d'une histoire, mais l'apparition d'une nouvelle.


Bon, après tout cela, nous pouvons nous résigner à comprendre qui est la vraie coupable. C'est bien, la voiture... La couleur de la carrosserie est celle de la vérité (le vert). Lorsque la juge pense avoir compris que Justin était le vrai coupable, cette dernière porte un ensemble vert (coïncidence?).


Merci aux coups de pieds dans nos sièges des spectateurs de derrière.

Le pied de cupidon

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le 9 nov. 2024

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