Villa Capri, c'est fini

Au préalable tournée sous le titre Villa Capri, cette comédie marque les retrouvailles de Tommy Lee Jones et Rene Russo avec le réalisateur Ron Shelton, 23 ans après le biopic Cobb pour le premier, un peu moins après Tin Cup pour la seconde. Shelton a toujours su s'imposer comme un scénariste et réalisateur relativement médiocre, capable du meilleur comme du pire. C'est dans la deuxième catégorie qu'il va officier en 2017 avec ce Just Getting Started raté de bout en bout, four au box-office ricain et toujours inédit en France à l'heure où sont écrites ces lignes.

L'histoire pas très folichonne du patron d'un hôtel de luxe octogénaire (Freeman) se frittant gentiment avec un nouveau résident de dix ans de moins (Jones) et qui vont peu à peu se mener une guerre sans merci pour conquérir le cœur d'une directrice des hôtels de la région (Russo). Situé pendant les fêtes de Noël ensoleillées de Palm Springs, le long-métrage avait de sacrées cartes en main pour demeurer une petite comédie de seniors envolée et débridée. Sauf qu'en bon tâcheron, Shelton livre ici un téléfilm ringard, interminable, mal foutu et totalement dénué de folie.

Toujours obnubilé par le sport et le sexe avec la délicatesse d'un hippopotame bourré à la 8.6, le réalisateur échoue à tous les niveaux, incapable de proposer des dialogues efficaces, des situations réellement cocasses en dépit des innombrables "rebondissements" et arrive même à rendre plus ennuyeux encore son dernier tiers, censé être plus dynamique, avec cette assommante histoire de mafia prévisible. Incroyablement mal rythmé, mal écrit, mal construit et interprété avec mollesse par des interprètes en roue libre, Just Getting Started est à la comédie ce que Duo à trois, du même auteur, était au film sportif.