L’intérêt qu’il faut trouver à Just Kids tient à la prestation de ses jeunes acteurs, notamment Kacey Mottet Klein qui confirme un talent véritable après le saisissant Quand on a 17 ans (André Téchiné, 2017) : le voir retenir ses larmes, contenir sa rage et chercher à comprendre les causes de la disparition de son père en suivant ses traces jusque dans l’illégalité – belle traduction, en ce sens, de l’hérédité et du poids exercé par le milieu d’origine sur l’enfant – impressionne et anime un schéma actanciel rebattu dont les retournements scénaristiques sont connus d’avance. Nous ne percevons jamais d’originalité ni de personnalité dans le regard porté sur l’enfance : les quelques audaces de ton, comme lorsque les deux frères regardent une femme nue à la télévision la tête à l’envers, restent rares et n’influencent pas une mise en scène trop sage, platement illustrative sinon lors d’une brève échappée en scooter, celle qui donne son affiche au long métrage.