Vous allez sans doute me traiter de naïf une nouvelle fois, je le sais. Mais la bande-annonce de Juste Ciel !, même si elle ne promettait pas beaucoup, donnait cependant un tout petit peu envie d'aller revoir une comédie française, surtout en ces temps malheureux marqués par Astérix : L'Empire du Milieu et Alibi.com 2.
Car il semblait rafraîchissant, à première vue, de sourire devant un petit projet humble, qui aurait pu se montrer rigolard et malicieux.
Sauf que la masqué n'avait pas entravé que derrière la caméra se cachait Laurent Tirard, le gougnafier qui avait littéralement salopé Les Vacances du Petit Nicolas après avoir livré un opus initial plutôt honnête.
C'est dire si Juste Ciel ! ne risquait à aucun moment le blasphème.
Et cela s'est malheureusement confirmé.
Car la séance s'est transformée, pour le masqué, en véritable voyage dans le temps. En direct des années 60, avec tout ce que cela charriera de simplisme et d'inoffensif. C'est dire si Juste Ciel ! a donc deux ou trois TGV de retard sur son époque. C'est dire si le film revêt des oripeaux de l'anachronisme assez ahurissants, entre effets comiques tièdes et blagues usées jusqu'à la corde. Et si l'oeuvre recèle le plaisir de voir une soeur faire un bowling dans un peloton cycliste de ceux qui vous font suer le dimanche sur la route, tout cela est vite estompé par une Valérie Bonneton qui en fait des caisses en mère supérieure revancharde.
Juste Ciel ! arrachera au forceps quelques sourires, surtout devant les facéties de Claire Nadeau, ressort comique qui ressemble comme deux gouttes d'eau à la Domnique Lavanant des piètres Vacances subies par le Petit Nicolas. Il mettra aussi en avant l'énergie nouvelle de Louise Malek. Mais le film est d'une telle tiédeur et d'une telle frilosité qu'il ne pourra que décevoir.
Au bout du compte, le masqué ne peut s'en prendre qu'à lui-même, vu qu'il vient seulement de capter que Juste Ciel ! a été présenté au festival du film comique de l'Alpe d'Huez. Qui n'a justement de comique que le nom, puisqu'il sert moins à mettre en avant des oeuvres de qualité qu'à financer à l'oeil les vacances à la neige des têtes d'affiches en opération promo à tout prix.
Entre prier pour que le ciel leur tombe sur la tête et se lamenter en se demandant : "Qu'est-ce qu'on a fait bon Dieu", le masqué n'hésite même plus. Il a lâché l'affaire.
Behind_the_Mask, Allelujah bordel.