Le premier Dolan que je vais commenter. Je n'ai encore une fois pas été secoué, ni bafoué, ni bifflé. Je n'ai pas été silencieux en sortant de la salle, mon cœur n'a pas battu les forteresses, mon souffle ne s'est pas entendu, mes yeux n'ont pas décuplés.


Le surtrop d'agressivité m'a carrément dérangé, vu que c'est contraire à ma façon de concevoir les choses, perso, je suis plutôt un too much love.
Mais, je sens que ce film purge, et par là et d'autres ressentis, je ressens beaucoup d'amour ; malgré que chaque élément de la famille ne s'appréhende pas l'un et l'autre ; et ne s'appréhende pas soi-même non plus. Comment appréhender l'autre sans s'appréhender, tout en étant épris et esclave de ses envies, pulsions et passions.
Il n'y a pas de cohésion relationnelle.
Psychologies difficiles, complexes, et ça j'aime bien.
Chacun se perd dans son amour et sa recherche d'idéal.


La scène, dans le débarra, du fils et de la mère, où les gros plans les rapproches, et pourtant par le plan d'ensemble qui s'en suit, on les voit à au moins 1 mètre l'un de l'autre. Eloigné. Cette confrontation entre ce que transmet une caméra, un cadrage, ce que sont des personnages, des personnes, leurs emplacements, et ce que nous, nous ressentons, est ici bien expérimenté.


Les moments "clip" sont gênant, ça annonce une distraction, une émotion trop facile et directe.
Mais le fait qu'il l'assume plusieurs fois me questionne, ça marque un tempo, comme des moments de césure, où la musique, à fond (résonnant encore plus au Louxor), assourdi. Mais ces moments renforcent le silence constant, malgré les paroles incessantes.
Parfois il est préférable de se distraire pour oublier, dit-on, je ne suis pas entièrement d'accord, en tout cas, ça comble un vide, ça souligne un vide. Le vide des paroles de la famille, de cette recherche de l'autre, de cette recherche de soi, qui se perd et ne trouve aucun chemin de sorti.


L'humain est un être social et la distraction en est un résultant. Si la socialisation n'est que non sincère, il recherchera parfois encore plus de vide dans la distraction, les souvenirs, la terreur, la joie furtive... histoire de se raccrocher à quelque chose. Ces moments "clip" sont tragique.


Les discussions du film ne sont que vaste plaisanterie, signifiant le vide (et la terreur). Dolan n'est pas subtil, ça fait parti de son œuvre, je sais que personnellement ça me titille (négativement), mais il y a dans ce film des questionnements, ça réfléchie, ça expérimente, il y a un truc ; j'ai assez de conscience pour me rendre compte, malgré mon manque d'émotion, qu'il se passe quelque chose.


denizot

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le 11 oct. 2016

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Steven Denizot

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