Avez-vous échappé à une blessure inévitable, par exemple en approchant votre main d'un four brûlant et en la retirant au dernier moment, avant l'impact ? Vous sentez-vous seul et en même temps indépendant ? N'y a t'il pas un double de vous même, comme un Doppelgänger, sur Terre, loin de vous et que vous ne connaîtrez sans doute jamais, mais qui rôde en vous, instinctivement.
C'est la vie de Véronique, et de sa double Weronica.
Le double représenté à plusieurs niveaux.
Celui des deux femmes qui se ressemblent et ainsi la vie d'une va impacter l'autre.
La construction même du film qui se scinde au premier tiers du film, de Weronica nous passons à Véronique. De la Pologne nous passons à la France.
L'arrivée d'un homme aux marionnettes, qui peuvent prendre vies dans des films de Jiri Trnk et donc devenir humaines, montre qu'on peut passer nos émotions à des objets qui deviennent des doubles de l'homme.
La photographie, utilisée par Véronique qui l'aidera dans la compréhension d'elle même, par la révélation de l'existence de son double. Photographie est affaire de représentation et de reproduction.
La présence de miroirs. Le miroir représente un double de nous qui est un inverse de ce qu'on représente réellement. Car dans le double il y a le contraire, Weronica a osé faire de sa passion pour le chant une réussite alors que Véronique n'en est qu'à l’étude de sa passion, se contentait-elle de la réussite de son double ? lui réservait-elle son énergie ?
Ce film peut paraître impassible au premier visionnage, mais il laisse en nous l'idée que chaque échec servira peut-être à quelqu'un, que nos moments de solitude sont justifiables, et qu'il est nécessaire d'aller de l'avant, pour nous, mais aussi pour notre double (qu'il soit physique ou psychologique)