"Juste la fin du monde" est une adaptation cinématographique de la pièce de Jean-Luc Lagarce du même nom écrite en 1990. Louis, écrivain homosexuel de 34 ans, se rend dans sa famille pour la première fois depuis des années. Il retrouve sa mère, sa petite sœur Suzanne, son frère Antoine et sa belle-sœur Catherine. Atteint du sida, il a l'intention de leur annoncer sa maladie et sa mort inévitable. Mais, entre les reproches, les souvenirs et les regrets, rien de ce dîner ne se passe comme prévu.
"Juste la fin du monde" nous prouve que Dolan mûrit avec le cinéma qu'il propose. Comme dans le très réussi "Mommy", il met en scène ce qui semble être son obsession: le pléonasme du système familial dysfonctionnel. En effet, le champ d'opportunités pour l'annonce de Louis se rétrécit au fur et à mesure du film tant les rancoeurs entre les protagonistes sont grandes. Etouffant, pesant, le huit-clos est réussit! Cependant, pas de "Tabernacle" au programme cette fois-ci puisque le casting est entièrement composé d'acteurs français à la filmographie impressionnante. On adore voir ces bêtes du cinéma français se déchirer et se hurler dessus en fumant des clopes sur une soundtrack pop propre à Dolan. Point faible du film: les gros plans, bien que toujours très présents chez Dolan, deviennent un tantinet excessifs dans "Juste la fin du monde". Le scénario nous asphyxie suffisamment que pour en grossir les traits à l'aide de cette technique de cadrage.