Spoilers dans la partie “Justice League”
Texte datant de la sortie du film (pré Snyder Cut évidemment)
Introduction
Le Snyder Universe
Le DC extended Universe a été originalement mis aux mains de Zack Snyder et David S. Goyer (ainsi que Christopher Nolan à l’écriture de Man of Steel) une valeur sûre pour Warner puisque Nolan a révolutionné le blockbuster superhéroïque avec sa trilogie Dark Knight (co-écrite avec Goyer) et Zack Snyder a également bien marqué le milieu avec 300 (adapté du roman graphique de Frank Miller) et Watchmen (qui nous vient d’Alan Moore). L’idée est donc claire : faire de l’univers filmique DC quelque chose d’adulte en abordant des thématiques actuelles et en profitant du contexte géopolitique actuel (ce qui est d’autant plus logique pour une adaptation du Dark Knight Returns de Frank Miller qui faisait lui aussi ce travail). J’ai déjà donné mon avis sur les 2 premiers films dans ma critique de Wonder Woman. Si les films divisent, c’est justement car ils prennent des risques, tout comme l’avait fait Nolan à l’époque et s’écartent du matériau de base tout en conservant beaucoup d’éléments des comics qui servent de référence. Effectivement on peut caractériser l’univers de Snyder comme très sombre : les personnages n’y sont pas spécialement heureux ou optimistes, ils se posent beaucoup de questions, c’est très dé-saturé et les enjeux qui reposent sur les protagonistes sont colossaux. Voilà qui est pour moi un climat parfait pour un Superman censé se battre contre des menaces aliens qui viendra ensuite apporter l’espoir avec la Justice League.
Mais voilà, cahier des charges oblige, le film suivant c’est Batman v Superman : L’aube de la Justice et provoquera immédiatement une incohérence dans le personnage de Clark qui se retrouve alors perçu comme une menace (même si l’opinion est manipulée par Lex Luthor). Face à lui un Batman vieux, avec un historique lourd et douloureux qui laissaient de la place à des spin-offs intéressants. La deuxième partie du titre “L’aube de la Justice” doit tout de même avoir lieu (encore une fois : cahier des charges) on rajoute donc un gros méchant qui arrive beaucoup trop tôt : Doomsday : la créature conçue pour détruire les kryptoniens, enterre alors Superman dans ce même film provoquant la colère des fans en plus des incohérences que certains voient dans la vision de Snyder. Luthor ? Batman ? Bruce Wayne ? Clark ? Loïs ? Les raisons de ne pas aimer ce BvS sont multiples mais elles restent subjectives et les critiques n’ont pas été timides. Batman v Superman est brandi comme l’aveu d’échec de DC qui voulait rattraper la concurrence : Marvel et son MCU (pour gosses). Encore plus gros raté : la complexité du film est beaucoup plus appréciable avec son édition “ultimate” jugée trop longue par les studios qui préfèrent favoriser les entrées (on peut remercier les gens pas capables de rester assis 3h à regarder un chef d’œuvre comme Interstellar). Malgré tout les fans de comics et les cinéphiles qu’ils apprécient ou non les films sont d’accord sur une chose, DC a l’avantage sur Marvel sur 2 éléments : les musiques et la vision d’auteur. 2 éléments qui se vont se perdre progressivement et que l’on va étudier dans la suite de l’article.
Les tentatives de changement
Peu de temps après sort Suicide Squad réalisé par David Ayer, un Angelonos (c’est un habitant de la ville de Los Angeles, oui je suis allé sur Wikipédia) qui a écrit et/ou réalisé une série de petites perles qui tournent autour de sa vie : des films policiers ou paramilitaires réalistes, puissants et funs à la fois. Un choix pas si étrange que ça lorsqu’on lit le scénario de Suicide Squad qui est en fait Escape from New York avec des personnages interagissant sur le ton de ce qu’il a l’habitude de faire. Ce qui est sûr c’est qu’on en sait beaucoup trop sur le tournage et la post-production du film. Après avoir eu seulement 6 semaines pour écrire son script, le tournage commence avec Margot Robbie (la fille qui accepte de se foutre à poil) en Harley Quinn, Will Smith (le connard qui va voler la vedette) en Deadshot, Jared Leto en Joker (le mec qu’on met sur l’affiche pour vendre, et oublie pas de préciser que t’envoie des capotes usagées à l’équipe), Viola Davis pour Amanda Waller, le choix de casting le plus judicieux de ce film. Là aussi, le premier teaser indiquait quelque chose de très sombre, pas étonnant si le film était censé se focaliser sur Harley Quinn dans l’univers de Snyder à présent prisonnière de son esprit et d’Amanda : c’est glauque, inquiétant, émouvant, on pense qu’on va enfin explorer à l’écran l’origine d’Harley avec le Joker. Dés le deuxième trailer, on ressent les reshoots, on y voit les mêmes scènes que dans le teaser, éclairées différemment avec une tonalité humoristique. Comme si rajouter des blagues et de la musiques des années 80 allait changer le script et le ton global du film ? Bon résultat des courses : à part quelques plans de bravoure qui restent (notamment dans les flashbacks d’Harley), le film semble décousu, sans parvenir à nous faire aimer les personnages, les passages d’actions semblent creux, les passage émotion chiants et le Joker semble du coup totalement gâché. Le scénario a été revisité pendant cette repasse sur le film et ça se voit. Warner devrait donc avoir pris comme leçon de ne pas trop interférer avec la réalisation, mais ; oh mince ! Le film déroule au box office.
Pour Wonder Woman la tâche est bien plus simple, on met Patty Jenkins à la réalisation, avec Zack Snyder (entre autres) en scénariste. Le film n’est focalisé que sur un personnage, c’est une origin-story et effectivement tout se passe bien. On sent la tentation d’apporter une note moins sombre et moins pessimiste et c’est normale, ça se passe avant et avec un autre personnage (même si la fin n’est pas vraiment raccord). Ma critique est disponible ici pour un avis complet.
Justice League : la Transition
L’enjeu
Le DC Universe traine dernière lui un contexte lourd et handicapant : celui d’être loin derrière son concurrent au Box-office, d’être moqué par la critique à cause des choix ambitieux et des erreurs assez mal corrigées de Suicide Squad, Justice League doit sortir rapidement entre Thor Ragnarock et Star Wars VIII dans un marché saturé dans lequel il n’a pas réellement eu son mot à dire. Et le fait qu’avant la sortie on sait que Zack Snyder a dû quitter la post-production et donc les reshoots pour des raisons plus que tragiques. Ça serait donc Snyder lui-même qui aurait fait appel à Joss Whedon (Avengers 1 &2) pour compléter les scènes manquantes. Un choix très étrange puisqu’on ne peut pas vraiment affirmer que Whedon ait un style très cinématographique, on lui reproche souvent son côté un peu télé et ses blagues au beau milieu de l’action. Mais d’un autre côté cela semble correspondre au cahier des charges demandé par DC, à savoir un film plus léger, et donc, tristement, des blagues. Je dis tristement car si je n’ai absolument rien contre l’humour (qu’on avait déjà dans Batman v Superman : Dawn of Justice), l’ajout des blagues apportées par ces reshoots se ressent beaucoup trop dans ce film à 2 têtes. Autre information très importante : le PDG de Warner (rien que çà), Kevin Tsujihara impose à la production un film de 2 heures maximum. Une demande on ne peut plus stupide quand on voit l’enjeu du projet. Le film doit reprendre le parcours initiatique de Bruce Wayne, qui, dans un monde en déprime après la mort de Superman, doit aller recruter, à l’aide de Diana, les personnages d’Aquaman, Cyborg et Flash respectivement Arthur Curry, Victor Stone et Barry Allen interprétés par Jason Momoa, Ray Fisher et Ezra Miller. Ça fait donc 3 personnages à présenter en plus du méchant et des potentielles suites qu’un film de la sorte est supposé teaser, autant dire qu’on est mal barré.
On se retrouve dans un cas encore plus dangereux que Suicide Squad car Justice League est, de part son nom, beaucoup plus important et crucial pour conclure la trilogie Snyder et relancer l’univers vers ce que DC/Warner souhaite pour la suite. Et pourtant c’est le film le plus court du DC Exended Universe, on rajoute des blagues à l’arrache en étant obligé d’effacer la moustache d’Henry Cavill en CGI (Computer Generated Imagery), et décision étrange liée d’après ce que j’ai compris à Joss Whedon, on vire l’excellent Junkie XL (Tom Holkenborg) pour mettre Danny Elfman à la bande-son. Ce choix (comme beaucoup d’autre) est un clin d’œil peu discret de Warner aux spectateurs qui renie (presque) Batman v Superman. D’ailleurs toutes les répliques de Bruce et Clark sont destinées à faire comprendre ça au spectateur “j’ai fait une erreur”, “c’est moi l’idiot qui suis parti” etc.
Le résultat
Écriture
Le scenario est assez basique : après la mort de l’Homme d’Acier , les Mother Boxes, alors sur Terre depuis la première attaque de Steppenwolf à une période difficilement déterminable, appellent à nouveau leur maitre pour qu’il vienne conquérir la Terre alors débarrassée de son gardien Kryptonien. Ces 3 boites sont détenues par chacune des faction ayant combattu à l’époque : les amazones, les atlantes et les humains. Si les 2 premières boites sont récupérées très facilement par Steppenwolf (avec une séquence sympa chez les amazones) la dernière semble poser problème (et on ne sait pas précisément pourquoi) Steppenwolf ne connait pas son emplacement. Pendant ce temps Bruce et Diana recrutent les futurs membres de la Justice League. C’est là que ça se gâte : Diana est réintroduite dans une scène d’action que je n’ai pas trouvée si bluffante que ça. Bruce est introduit dans une sublime Gotham très gothique, qui rend l’utilisation du thème de Danny Elfman assez légitime plus tard lorsque l’équipe rejoint le Bat-signal, activé par Gordon. Flash lui n’a pas plus d’introduction que ce qu’on a vu dans la promo : ils introduisent l’histoire de son père emprisonné à tort et découvre Bruce Wayne lorsqu’il rentre chez lui. Il est très mal à l’aise et arrive très vite comme le comic-relief (juif, c’est important car il fait une blague dessus) ce qui plaira à certains ou moins à d’autre.
Mon soucis c’est qu’à forcer le trait, je ne retrouve plus du tout le personnage de Barry Allen et l’humour devient vite lourdingue (Joss ?). Ezra Miller est impliqué, mais cette caricature de personnage/spectateur est presque malaisante et le personnage ne servira quasiment à rien dans le film sauf pour la ranimation de Superman qui semble avoir subie une réécriture. Car oui, Superman revient, non sans surprise, et cela très (trop) rapidement. Sans même qu’on ressente son absence ni sa nécessité dans l’équipe, Batman décide presque unilatéralement de le ranimer grâce à la technologie de la Mother Box détenue par le père de Cyborg qui rejoint l’équipe de son côté. Cyborg est d’ailleurs le seul personnage à avoir un mini traitement car, en comparaison, Aquaman est survolé comme c’est pas permis en oubliant même des plans des trailers (signés Snyder bien entendu). Par ailleurs le personnage est écrit comme un Thor (signé Whedon) c’est à dire un gros mec musclé qui fait des blagues un peu nazes … voilà.
La relation Diana et Bruce évolue de manière intéressante et reste un peu tendue ce qui pourra donner des choses assez intéressantes par la suite. Je pense qu’en réalité le Bruce de Snyder était en vrai dépression après la mort de Superman ce qui le pousse à le ramener à la vie à tout prix puis à avoir une attitude suicidaire dans le combat finale. Mais dans la version que j’ai vu c’est imperceptible et le personnage de Batman est limite méconnaissable hormis son altercation avec Diana et les plans en costume, en combat, notamment au début. Loïs et Martha sont présentes sans que ça ait un quelconque intérêt à part d’aider Clark à retrouver son identité. Quant à Clark, son cheminement est difficilement compréhensible ; si je peux comprendre sa méfiance lorsqu’il revient à la vie, comment expliquer qu’il continue à combattre ses alliés qu’il reconnait ? Juste pour caler la phrase “Do You Bleed” et montrer qu’il leur pète la gueule ? Si je puis me permettre : Wonder Woman n’est pas si faible que ça, et si Flash est plus lent que lui, putain il sert vraiment à rien. Ces autres apparitions sont très légères en sens, il se contente de sourire, rigoler, montrer qu’il est le plus fort.
Bref, on n’est pas du tout dans la lignée de Man of Steel on sent que DC veut “s’excuser” auprès des fans ça m’a surtout complètement ressorti du film. Et le gros problème que ça créé c’est que le film fait un très mauvais boulot à justifier la motivation de Bruce Wayne. A part la présence des paradémons, rien n’oblige Bruce à prendre le risque très dangereux de faire venir un superman inconnu. Ce choix côté Bruce n’a aucun sens mais il aurait pu avoir été justifié si la Ligue s’était pris une vraie dérouillées face à Steppenwolf ou ses paradémons or ce n’est pas le cas
Et alors le grand méchant Steppenwolf : le comble de la paraisse (ou de débilité quand on voit le nombre de scènes coupées qui auraient rendu le tout plus profond). Au delà de l’aspect creux du personnage (qui est comme ça de base) c’est son traitement qui le rend inefficace. Très fort parfois, nul à d’autres moments, un téléporteur pas introduit, aucun ressenti de menace rangent ce Steppenwolf parmi les plus mauvais méchants des films de superhéros, en tout cas c’est trop choquant de la part de DC qui as toujours le méchant en point fort.
Parmi ces leaks : il était prévu que Superman porte le coup final sur Terre à Steppenwolf après avoir eu une vision du “Knightmare footage” de Batman v Superman où Steppenwolf souhaite que Sup rejoigne son armée. La scène est aussi l’occasion de voir Darkseid. Darkseid tue Steppenwolf sur Apokolips. Darkseid décide par la suite de venir sur Terre pour “rencontrer” Superman.
Il me parait évident à ce stade que les plans ont changé entre l’écriture du scénario originale et la fin de la production. L’introduction de la “Legion of Doom” alors que tout annonçait Darkseid a probablement été jugée plus appropriée par Warner / DC. Ce n’est peut-être pas plus mal.
Réalisation
On a comparé ce film à la créature de Frankenstein en raison de son aspect recousu (et selon mon interprétation aussi de ses 2 cœurs). Et on ne peut effectivement nier cet élément car la contribution de Joss est clairement visible (même si les changements ne lui sont pas tous attribuables bien entendu). La plupart des plans de Superman conservés pour le film proviennent des reshoots rendant les effets d’incrustation assez visibles, le tout renforcé par le trucage qui a été nécessaire pour masquer la moustache qu’il avait pendant le tournage. De la même manière, les blagues semblent forcées et n’aident pas vraiment à construire les personnages (comme dans Suicide Squad). Enfin en termes de plans et de mise en scène, la patte Snyder est clairement visible dans la première partie et dans quelques plans plus tard mais pour être diluée et pas mal ruinée par un montage qui accélère le tout et un grand changement dans l’étalonnage et la colorimétrie.
A vrai dire je n’ai pas grand chose à dire sur la réalisation du film tant elle ne m’a pas marqué : c’est tourné au format 1:85 ce qui est bien pour la 3D et est optimisé pour l’IMAX. Pour l’avoir vu dans une salle cinémascope en 2D, c’est assez ballot. Les effets numériques sont très inégaux, car si on a l’habitude des effets étranges pour les créatures aliens et autres effets d’explosion, c’est ceux utilisés dans les scènes “humaines” ou lors des reshoots qui piquent les yeux. En termes de décor, le début à Gotham est une vraie réussite, le reste est beaucoup trop générique. Et ce qui me gêne est de n’avoir à aucun moment ressenti ce moment climactique : la scène de vol de Superman dans Man of Steel, l’arrivée de Wonder Woman ou le combat de l’entrepôt dans Batman v Superman, la bataille des amazones et la traversée du No Man’s Land par Diana. Justice League faillit à briller par son côté épique dans les combats la faute à des plans génériques, des chorégraphies moyennes et un montage trop empressé. Et même si certains plans sont très beau sur la pose des membre de l’équipe, on ressent cruellement l’absence de Snyder sur la fin en sachant le fait que la plupart de ces plans* très classes dans les bandes-annonces ont été coupés. D’ailleurs je n’avais rien tiré non plus des dialogues à part les références lourdingue au fait qu’ils crachent sur les 2 précédents opus.
MotherFucking Bande-son
Il est temps de parler de Danny Elfman. Lui vous savez c’est un gros connard prétentieux qui hait l’utilisation des musiques temporaires mais qui passe en mode pilote automatique en justifiant ça pauvrement car selon lui DC devait garder une cohérence dans ses films. Oui allez ! Qui a pensé que c’était une bonne idée de reprendre le thème composé en 89 pour le film de Tim Burton qui n’a rien à voir avec cet univers et aussi le thème Superman de John Williams, oui celui qui ressemble un peu à Indiana Jones et Star Wars et qui fait qu’on reconnait de près ou de loin toutes les compos de John Williams (ceci dit j’adore le mec surtout depuis Star Wars VII) ? Ah oui, excusez le monsieur d’avoir été remplacé par Hans Zimmer qui avait lui-même composé un thème pour le Man of Steel. Un tel niveau de foutage de gueule est quand même grandiose !
Je comprends bien que le mec veut jouer sur l’héritage et la nostalgie et tutti quanti sauf que ça ne fonctionne pas comme ça et que Hans et Tom ont bossé d’arrache-pied pour faire des thèmes qui collent à ces personnages et à cet univers. A ce stade le tout parait générique et fait un mashup imbittable. Et pour un mec qui veut honorer l’héritage DC, on entend du curieuses similitudes avec le thème des Avengers. Alors oui c’est énergique, héroïque et tout mais ça n’aide pas du tout à construire une jolie scène d’action déjà ruinée par la cut Tsujihara/Whedon, ça corrobore en revanche à ce côté déjà très haché d’un film qui va trop vite. Erf mais bon je suppose que la nouvelle génération n’a pas eu droit à ses thèmes iconiques, et vu que c’est un film pour gosses ça ne leur fait pas de mal. Mais bordel qu’est-ce que ça fait cucul la praline par rapport à ce qu’on avait avant ! Puis à l’entendre parler de son Batman’s Theme tu ressens clairement sa haine envers le thème composé par Zimmer pour Nolan. C’est d’autant plus rageant de voir cette BO gâchée par ce qui me semble être un vieux compositeur frustré.
Bien évidemment je valide ce choix pour l’intro qui obtient un écho à la fin du film. J’écoute cette musique en pensant à Zack qui voit son projet sombrer (et les paroles corroborent ce sentiment). Certaines sources indiquent qu’il s’agit d’un choix de Joss pour marquer l’impossibilité de sa tâche avec notamment un écriteau “I Tried” tendu par un sans-abri dans la scène d’intro.
Un début relativement déprimant et sombre aurait justement renforcé le retour de Superman et de l’espoir dans cet univers, mais non, il fallait des blagues et renier les précédents films.
Conclusion
C’est terrible parce qu’ils n’avaient pas vraiment le droit à l’erreur. D’abord car c’est Justice League (et de ce fait la conclusion de ce qui devait être une trilogie Snyder) et surtout parce que d’après les chiffres en baisse, il est possible que Warner décide encore de revoir son univers sans comprendre que les problèmes viennent de ces changements de direction. Et, un jour, probablement un reboot “Flashpoint Paradox” pour régler le tout.
Mais l’espoir est là car ce film est un pivot, un changement de direction … Une fois ce changement brutal et incohérent passé, il y a des chances que les films suivants soient bien mieux écrits. On n’aura probablement plus ce mélange des tons si dérangeant et on sera alors dans un univers bien défini. Ce que j’espère c’est qu’ils oseront, contrairement à Marvel, à nous redonner des films avec les enjeux forts.
Impossible de rejeter la faute sur les réalisateurs qui ont suivi un cahier des charges notamment Whedon qui a reçu la confiance de son collègue pour terminer le film. Zack aurait-il quitté le navire en le voyant sombrer à cause des décisions impossibles à suivre ? Warner a-t-elle profité de l’absence de Zack pour remanier le film à sa sauce au dernier moment ? Et peut-on en vouloir aux exécutifs haut-placés qui n’ont face à eux que des chiffres et ne voient pas du tout le cinéma de super-héros dans la même mesure que nous ? En tout cas pour nous, geeks et cinéphiles, c’est plus facile de leur en vouloir à eux. Mais on peut se voir également en niche peu impactante sur le marché, car au final les critiques ne sont pas si désastreuses que ça.
En sortant de la salle j’étais énervé, après avoir écrit cet article je suis désolé. Désolé pour Zack et Deborah Snyder, désolé pour Ben Affleck qui s’éloigne progressivement du projet, désolé pour les futurs cinéphiles qui verront la trilogie Dark Knight comme “l’Ancien Temps” où les superhéros avaient les films qu’ils méritent pas ceux dont les studios ont besoin. Les spectateurs, eux, avaient l’inverse.