Pourquoi j'ai envie de jeter l'éponge ?
Alors c’est l’histoire de deux mecs : on ne sait pas trop pourquoi ils se détestent. En fait si, on comprend pourquoi l’un déteste l’autre, mais on ne comprend pas pourquoi maintenant ils s’aiment comme s’ils se connaissaient depuis le berceau. L’un de ces deux mecs est mort au combat. Depuis, le monde entier semble regretter sa présence, alors même qu’ils n’hésitaient pas à lui cracher à la gueule quelques mois plus tôt.
Un monde sans ce mec, c’est l’anéantissement de l’espoir. Et vu qu’une menace approche, le premier mec, qui est encore vivant, décide de réunir une équipe de super potes pour sauver le monde du gros méchant. Sauf que le plus gros danger de cette super équipe, ce n’est pas ce super méchant et ses ambitions dévastatrices. Non ! Bien au contraire : le vrai méchant de l’histoire, c’est le(s) mec(s) derrière la caméra.
En fait, non, c’est plus compliqué que ça. Le cinéma est un art collectif. L’échec ou la réussite d’une œuvre ne repose pas seulement sur les épaules du réalisateur, mais sur le monteur, le studio, les scénaristes, le directeur artistique et toutes les personnes qui participent de près ou de loin à l’élaboration d’une œuvre cinématographique. Naturellement, sur une production qui a l’espoir de taper le milliard de dollar pour satisfaire ses principaux investisseurs, des sacrifices sont à prévoir. Partant de ce principe et de l’idée que les plus belles œuvres sont celles qui résultent de brides et de limitations, Justice League devrait être plus que cette déception qui ne surprend plus personne.
C’est lourd. Très lourd. Les 20 dernières minutes sont ce qui se rapproche le plus du purgatoire. C’est laid. Très laid. C’est poussif, et pas vraiment drôle. Et j’ai envie de me tailler les veines parce que je suis conscient du fait que je suis incapable d’effectuer ne serait-ce qu’un millionième de ce que tous ces gens ont appliqué pendant des années. La critique est facile, l’art est difficile, certes. Alors, j’ai décidé de me concentrer sur ce qu’il y a de plus beau hum-hum à retenir du dernier Zack Snyder/Joss Whedon.
Premièrement : Wonder Woman est charismatique as fuck.
Deuxièmement : Aquaman est charismatique as fuck.
Troisièmement : Alfred est charismatique as fuck.
Quatrièmement : on retrouve une revisite des thèmes originaux de Batman et Superman, et c’est cool as fuck.
Cinquièmement : le film va droit au but.
Dernièrement : toute la complexité du personnage de Cyborg est plutôt bien exposée, ce qui n’était pas gagné d’avance.
Pour le reste, le film ne dit pas grand-chose. Il ne communique aucune émotion. Il respecte ce que le monde entier attend d’un film dédié à la Justice League. Sauf qu’une œuvre qui répond aux attentes ne sera jamais rien de plus qu’une œuvre qui répond aux attentes. Sans surprise, l’oubli commence au moment même où l’extraction de la salle de cinéma a lieu.
Note :
Rêve de gosse brisé /10
Dans le registre : c’est pas une raison pour en faire un article Clickbait à la con :
La moustache de Henry Cavill effacée en post-production. C’est marrant les gars. A mourir de rire. Mais c’est totalement risible face aux 20 dernières minutes en CGI.
Dans le registre : il faut que je me remette au sport, et putain de vite :
Henry Cavill (Superman) et Jason Momoa (Aquaman) : VA FALLOIR SE CALMER ! ET VITE FAIT BIEN FAIT ! Parce que là, c’est plus possible.
Dans le registre : je n’aurai jamais pensé dire ça :
Bah en fait… Comment dire ? Batman… On n’en a plus rien à foutre, non ? Quel est devenu l’intérêt de ce personnage ?
Dans le registre : j’ai plus rien à dire, mais il faut quand même que je le case comme une scène post-générique :
L’affiche majeure du film (qui reprend un célèbre visuel du très talentueux Alex Ross) est ce qu’il y a de plus réussi.