Le désir en chanson
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Ce film a sûrement demandé beaucoup de travail de la part de Melanie Martinez, mais de toute évidence, le travail ne fait pas tout.
Il s'agit d'un film-album où le film est entrecoupé de segments musicaux de l'album éponyme de Melanie Martinez. Je ne critiquerai pas sa musique, mais uniquement le film.
La réalisation est agréable à l'oeil et on aboutit à une imagerie qui est plutôt intéressante, mais un concept ne peut briller que si le scénario suit.
Et ici, le scénario ne suit pas du tout.
On introduit des nouveaux éléments en quelques secondes, avec jamais aucun build up, on ne donne au spectateur ni le temps de s'investir, ni les raisons.
On a des commentaires politiques sortis de nulle part, comme par exemple la scène de l'institutrice trans se faisant licensier: on nous montre cette scène qui dure 30 secondes, ne contribue en rien à l'histoire, et n'a aucune influence sur le reste du film.
Si seulement c'était un cas isolé, mais non.
La plupart des scènes de ce film ne mènent à rien, et sont juste là pour faire passer un message politique qui n'est pas traité avec la profondeur requise.
Le film représente des enfants, mais on dirait qu'il a aussi été écrit par un enfant tellement tout ce qui est présenté l'est de façon superficielle.
Le personnage principal est également peu ou pas nuancé. Il s'agit de cette fille qui a des pouvoirs parce qu'elle est différente, mais en dehors de cela, elle n'a aucune profondeur. En tant que bon héros plat, ses convictions sont de sauver tout le monde, et elle passe le film à répondre à des situations politiques mal présentées avec "sagesse et esprit" (C'est à dire avec les arguments les plus basiques ayant pu être sortis par n'importe quel enfant). Ça aurait pu être intéressant si le but était de représenter ces problèmes à travers le regard de quelqu'un de naïf, mais ce n'est clairement pas l'approche recherchée.
L'aspect horreur est aussi mal réalisé. Quelle surprise m'a frappé quand j'ai vu qu'un de ses sous genres était "horreur". Il n'y a jamais aucune tension, aucune situation où on pourrait ressentir le moindre danger. La seule chose qui se rapproche de l'horreur, ce sont les lentilles noires que portent les actrices quand leurs personnages utilisent leurs pouvoirs.
Le but était sûrement de faire un film d'horreur avec un commentaire politique, mais tout ce à quoi on aboutit est un patchwork maladroit de clips vidéo avec une continuité peu satisfaisante.
Chaque aspect du scénario de ce film est désastreux, ça gâche l'expérience de visionnage, et je ne comprends pas comment la critique peut soutenir ce résultat médiocre.
Créée
le 12 sept. 2019
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