K-20 : L'Homme aux 20 visages par Ninesisters
A l'origine, Nijuu Menso est un personnage créé par le fameux romancier japonais Rampo Edogawa, qui l'oppose à son héros détective Akechi Kogoro (celui-là même qui inspirera des personnages à Monkey Punch et Gosho Aoyama). L'auteur Sô Kitamura reprendra le voleur dans une série de romans en 1989.
N'ayant lu aucune des versions des aventures de Nijuu Menso, j'ignore laquelle est la plus proche de l'original entre le film et l'anime. Je pense que les deux s'éloignent de l'original, compte-tenu de ce que je peux lire à ce sujet. De toute façon, il n'est pas nécessairement de connaître le personnage pour apprécier ce long-métrage.
Dès les premières minutes, K-20 nous plonge dans un monde « steam-punk » étonnant où le Japon a reçu une forte influence allemande, où les machines à vapeur sont légion, et où chacun doit rester dans son milieu de naissance. Un contexte dans lequel nous découvrons les méfaits du célèbre K-20, un voleur capable de prendre n'importe quelle apparence, et surtout Heikichi, un artiste de cirque doué mais un peu naïf ; après une série d'événements, il sera contraint d'entrer à son tour dans le monde des voleurs pour affronter K-20 et prouver son innocence.
Très vite, nous comprenons que K-20 est à la fois un film à grand spectacle, et à gros budget. Il y a des signes qui ne trompent pas : le premier rôle échoit à Takeshi Kaneshiro – un (bon) acteur japonais connu pour avoir participé à de nombreux films chinois d'envergure tels que Les 3 Royaumes de John Woo ou Les Seigneurs de la Guerre aux côtés de Jet Li – les effets spéciaux sont nombreux et globalement réussis, et la musique donne un côté action que nous retrouvons bien dans les productions hollywoodiennes. Oui, ce film a quelque chose de très hollywoodien dans son style, ce qui n'est pas un mal. K-20 propose de nombreuses scènes très impressionnantes (en particulier toutes celles de type Yamakazi), un scénario prenant, une belle brochette de personnages dont les interprètes ne surjouent pas trop, et des décors immersifs. Pour un film japonais, il s'en sort extrêmement bien et n'a pas à rougir face à ses homologues américains ; son seul point faible, c'est qu'il n'est justement pas américain et n'a donc que peu de chances de recevoir l'accueil qu'il mérite en dehors de son archipel de naissance. Dommage, car il s'agit d'un long-métrage axé action/aventure palpitant et qui réussit à être parfaitement distrayant. J'ai passé un excellent moment.