Ça va trop vite
Critique non exhaustive se focalisant surtout sur les points négatifs du film pour contre-balancer un peu la masse de gens qui disent que le film est parfait et qu'Astier est un génie du cinéma,...
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le 21 juil. 2021
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S'il fallait caractériser Kaamelott - Premier Volet par un jour de la semaine, je dirais qu'il serait un excellent jeudi. Un jeudi a déjà des airs de vendredi attendu, de samedi festif mais il s'éloigne du dimanche reposant, du dimanche soir angoissant, du lundi commencement et se rapproche à nouveau, étant donné que la semaine est une boucle inlassablement répétée, du mercredi amusement. D'aucuns diraient que dans une semaine, enveloppé par le souffle des autres jours, le jeudi ça s'oublie. "Tu sais, diraient-ils d'un ton hautain, un jeudi c'est un mardi répété, un brin avarié. Le jeudi est innocent, pas malveillant mais encombrant, avachi au milieu de la semaine, comme un rapace paresseux qui courbe l'équilibre d'un câble électrique, distordant la ligne et dysfonctionnant tout le réseau. Le jeudi est le point de bascule, offrant à la semaine un jour en trop, un bout de gras pesant qu'aucun régime n'effacera." D'aucuns, ce sont les monstres dans ma tête, ceux qui gagneraient à être décapités parce que Kaamelott - Premier Volet est indépendant, autonome comme Astier, sauvage comme un âne et plus qu'un simple Seigneur des Anneaux répété (Le Retour du Roi), et qu'un Star Wars avarié (Le Retour du Jedi). Kaamelott signe le retour du jeudi, et pas n'importe quel jeudi : le jeudi parodie.
Douze ans après la fin des aventures en série du Sir Arthur Pendragon, le tyrannique Lancelot-du-Lac (-Gelé comme un manchot dans son accoutrement de Sith du pôle nord) fait régner la terreur (ou l'apathie) sur le royaume de Logres en compagnie de ses mercenaires saxons (qui sont l'incarnation des stromtroopers). D'un roi récalcitrant à redevenir roi, refusant son titre et par la même occasion son trône, Arthur Pendragon découvrira que les clans rebelles institutionalisés comme étant La Résistance, n'attendent que son retour depuis de longues années pour restaurer la paix sur l'île de Bretagne. Pendant tout ce temps, Kaamelott est en friche ou plutôt en jardinage comme Leodagan reconverti en bûcheur de salades.
Une fois Astier passé au kaléidoscope du talent, force est d'avouer que ce dernier a plus d'une baguette magique à son arc. Dans leur jus, les personnages de la série médiévale sont toujours aussi truculents, caustiques et foutraques. Même Clavier en deviendrait sympathique. Cornillac et Gallienne, se fondent parfaitement dans la partition de Kaamelott, tant Alexandre Astier sait écrire sur mesure des personnages mais aussi des dialogues. Mêlant spleen et splendide, télévision et cinéma, humour et tragédie, passé et présent, Astier n'hésite pas à surprendre, quitte à tomber à côté de la plaque, quitte aussi à viser dans le mille. Si le château de cartes est fébrile, tant par sa narration qui s'embrouille à mesure que le long-métrage avance que par l'ampleur du projet Kaamelott en trois volets, un vent souffle sur le cinéma français : celui de la réunification d'un public qui se rue aux avant-premières où fans et désireux de l'être, se retrouvent à boire un film qui ne craint pas que son tanin soit du venin.
À ces jeudis pourris que nous partageons tous, à ce mardi avant-première, à ce mercredi sortie et à ce retour du jeudi parodie que nous ne verrons plus jamais de la même manière. À votre santé, en espérant vous en avoir dit trop peu...
Ma critique imagée : https://lestylodetoto.wordpress.com/2021/07/20/kaamelott-premier-volet-le-retour-du-jeudi/
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Créée
le 20 juil. 2021
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