Quand je marche dans la vallée de l'ombre de la mort, Je ne crains aucun mal, car il est avec moi.

Petit aparté : au début, je ne voulais pas écrire de critique sur Kaamelott, premier volet. Et puis, j’ai lu des critiques et je me suis dit : bon, d’accord, tu es un grand fan, tu as grandi avec la série, tu te fais des marathons tous les ans, tu aimes beaucoup Astier même si tu as du mal avec les fans très « cringe » qui hurlent « cuillère » et « ce n’est pas faux » à peu près toutes les cinq minutes, soit. Ma dernière critique sur ce site remonte à 2017. Je vais tenter d’être bref mais juste, garanti sans spoil mais je pars du principe que vous avez vu et digéré tous les livres, y compris le court-métrage Dies Irae, qui suit la jeunesse d’Arthur à Rome.
Ce premier film, on l’attendait. On l’attendait tellement qu’on n’y croyait plus. Il sort en pleine crise sanitaire, c’est le foutoir : n’empêche que les chiffres parlent d’eux-mêmes, une grande majorité de personnes ont fait le déplacement et tant mieux pour l’équipe du film et ceux qui ont bossé dessus.
Je referme la parenthèse.


Ce premier volet de Kaamelott correspond au déblayage d’un terrain à l’abandon, pour qu’on puisse y construire une maison fonctionnelle. Difficile donc de saisir toutes les subtilités du film si on n’a pas compris les enjeux des premiers livres et l’évolution des personnages. Les dés sont jetés : il faut retrouver Arthur, comme on chercherait à retrouver un certain Obi-Wan Kenobi. J’ai lu que la réa ne s’était pas trop emmerdé avec les décors, je ne suis pas d’accord. Les lieux de tournage sont sublimes et ne dénaturent pas le format série : en gros, ne vous attendez pas à une coupure totale avec ce qu’on vous a servi avant. Totalement dans la lignée de ce qu’on attendait pour un format film, Kaamelott est très rythmé. C’est simple, vous ne vous ennuierez pas une seconde. La trame est cohérente, malgré des petits moments de flottement où on peut éventuellement se demander « mais attends, pourquoi il fait ça ? » question à laquelle on vous répond dans les minutes qui suivent. La musique est centrale dans le film, en même temps, est-ce vraiment surprenant ? Je n’aime pas les flash-backs, mais ceux que l’on voit dans ce long-métrage desservent un propos et suivent le discours du film. Est-ce qu’Arthur va être capable de tuer de nouveau, lui qui a toujours mis un point d’honneur sur ce sujet ? Attention, personne n’a dit qu’Arthur Pendragon ne tuait jamais ou n’avait jamais tué. Mais il faut admettre qu’il est largement considéré comme « juste » pendant tout son règne, car contrairement aux autres, Sir essaie de faire de son mieux, et ça passe par la compassion.


Je vais vous citer trois points forts et trois points négatifs pour ce film, il n’y a pas d’ordre d’importance mais ce sont ceux auxquels je pense immédiatement en réfléchissant à ce que j’ai vu et découvert.
+ J’adore le développement de Guenièvre, qui respecte totalement l’ouverture à laquelle on avait assisté dans ses dernières apparitions. Plus généralement, j’aime l’idée que chaque personnage ait suivi le parcours logique qui accompagnait son développement, y compris Père Blaise.
+ Le fan-service est bien dosé. Quelques références qui font plaisir, sans faire pitié.
+ On se marre, ouais, mais c’est vraiment très poétique. L’émotion est au rendez-vous et on sent que ce n’est pas forcé. Les blagues sont là, mais elles ne sombrent pas dans le sketch pour le sketch.
- Les costumes sont un peu « what the fuck », certains sont sublimes et d’autres sont vraiment ridicules, je n’ai pas aimé le charadesign des saxons. Plus généralement, les saxons sont un mauvais point, car on sait qu’ils dépouillent les caisses de Kaamelott, mais on ne les voit jamais vraiment à l’œuvre. Le film reste globalement hyper épuré de violence, ce qui est un choix, mais qui étouffe le propos du film. Je n’ai pas trouvé non plus le personnage interprété par Sting très à l’aise ou utile à l’intrigue.
- Le personnage de Lancelot fait peur, pitié, mal au cœur, mais il est très peu exploité ou montré. C’est dommage, parce que le film aurait dû être autant centré sur Arthur et la résistance que sur son adversaire ultime.
- Des portes ouvertes en suspens dont Mevanwi, qu’est-ce que fout le Duc d’Aquitaine, que devient la pauvre gamine à la fin : ça fait partie du jeu de segmenter le film en plusieurs parties mais du coup, c’est dommage de ne pas traiter des choses simples en temps et en heure.
Avis global : c’est un moment de divertissement poétique et bien ficelé, certes, ce n’est pas le plus grand film de l’univers, non, il ne va pas guérir le cancer et autres maladies, mais il fait plaisir. Il parvient à combler le vide et à nous faire dire « qu’est-ce qu’ils m’ont manqué ! » Je le reverrai sans doute plusieurs fois, mon avis changera certainement, mais je me suis vraiment senti « à la maison », à l’ancienne. Et pourtant, quelque chose a changé : non, Astier ne s’est pas contenté de sortir les vieux machins dans la penderie, il a aussi réinventé quelque chose ici. Et je suis content. Merci !

ZackHirako
7
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le 23 juil. 2021

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ZackHirako

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