Vivement la suite !

Par on ne sait quel mystère dont seul le fanboyisme à le secret, Kaamelott était probablement le film le plus attendu de 2019, 2020 et 2021.
La future œuvre culte qui allait tout balayer sur son passage, qui allait régénérer le cinéma français, le sauver de l'épidémie de Covid 19... L'arlésienne ultime du démiurge génial Alexandre Astier.
On allait voir ce qu'on allait voir ! Et bien j'ai vu...

Soyons clair, on est bien plus proche d'une série façon "les nouvelles aventures de robin des bois" sur M6 (mais si, souvenez vous...) que d'un vrais film de cinéma en dépits de ces 15 millions de budget (soit autant à la minute que du Game of Throne pour comparer)... : Non seulement la mise en scène est quasi inexistante (série de champ/contre champ en gros plan étouffant, pas un plan large, narration incompréhensible et sans imagination hors scène de dialogue...), le film est laid, mal éclairé et mal monté, doté d'un rythme mou du genou et sans impact... La bande annonce ne m'avait pas vraiment laisser de doute à ce sujet, donc à ce niveau, je n'ai pas été vraiment surpris...

Non, ce qui m'a surpris en mal, ce sont l'indigence extrême des dialogues : Toute les répliques reposent sur le même procédé éculé à base de quiproquo nul, d'expression déformé, et d'Arthur plus intelligent que tout le monde qui soupire, aussi atterré devant ses sbires que moi devant le film. Astier a écrit ça en mode pilote automatique, et visiblement sans se relire et encore moins réécrire, persuadé de son propre génie.
Même si j'avoue ne pas être un grand fan de la série, je pouvais au moins lui reconnaitre pas mal de trouvailles plutôt amusante à défaut d'être drôle. Là, on cherche encore une réplique valable tant rien ne surnage de cette mélasse... Or faire moins bien qu'un format court d'M6 vieux de 15 ans qui étant sensé boucher les trous après la fin de caméra café, quand on prétend faire un film de cinéma, ça la fout mal.

Même les acteurs ne semblent pas être dirigé tant ils jouent mal et son dépourvu de force de conviction (à part Gallienne, Clavier et à la limite Chabat, qui en bon professionnel sont capable de se diriger tout seul... Même si leurs dialogues son nul quand même !).
Ah, et cerise sur le gâteau, les costumes sont horrible : On dirait un amoncellement dégueulasse et anarchique de pièce de tissu acheté chez Gifi... Mention spécial aux tenues burgondes qui donnent envi de se crever les yeux.

Que le film puisse avoir une moyenne aussi élevé reste pour moi une énigme quand des films dix fois mieux foutu (c'est pas un exploit!) se font tailler en pièce. On fait preuve vis à vis d'Astier d'une complaisance difficilement compréhensible.
J'ai mis bien 30 minutes après le visionnage pour sortir de ma torpeur tant je me suis ennuyé.
Deux heures de souffrance, deux heures de perdu, tout ça parce que j'ai la curiosité malsaine de vouloir connaitre tout les phénomènes de la pop culture, même quand ça a l'air de puer la merde. Je m'attendais à voir un film nul, mais ça allait bien au delà de mes pires craintes : Le film n'est pas juste mauvais, il est raté dans absolument tout ces aspects et cela de façon spectaculaire, comme si tout avait été sciemment saboté.

Reste à espérer que les années feront disparaitre l'hallucination collective autour de ce film et que tout le monde verra le navet qu'il est. Quand je pense à ce pauvre homme qui s'est forcé par je ne sais quel élan de masochisme atroce à visionner ce film 204 fois (!!!!). Une telle abnégation, ça force le respect, quand pour moi un seul visionnage a déjà été une torture sans nom.