Kaamelott - Premier Volet par Hibou Diurne

Je l'admets, j'étais le dernier trentenaire de France à ne pas avoir vu Kaamelott. Je ne parle pas que du film, hein, mais aussi de la série.

N'ayez crainte, je ne serai donc plus un fardeau au regard de l'effort national, le retard est rattrapé, l'erreur est corrigée, je me suis tout fait, jusqu'au film hier soir (le film, pas toute la série).

Mon rapport à Kaamelott sera donc assez différent de celui du fan originel, je n'ai pas eu à attendre 12 ans pour voir la suite du Livre VI (qui s'achevait quand même en belle queue de poisson, faire patienter les spectateurs aussi longtemps, c'était rude). Ayant tout ingurgité en peu de temps, il me manque dès lors la composante de l'espoir ou de la crainte de voir la série trahie par le film.

En l'espèce, si je suis de ceux qui saluent l'audace d'Alexandre Astier d'avoir changé le ton de cap (doucement au cours de la saison 3, moins doucement dans le livre 4, et durement au cours du cinquième), je ne suis pas totalement convaincu par la tournure dramatique prise, notamment et surtout dans la saison 6. Celle-ci s'apparente plus ou moins à une grosse dépression du début à la fin (ce qui était déjà bien amorcé dans les derniers temps de la saison 5), je me garderais bien d'émettre la moindre supposition qui explique cette évolution. Néanmoins, m'était quand même venu à l'idée que sans l'attachement qui me liait aux personnages, j'aurais abandonné en cours de route cette ultime saison qui change beaucoup trop de choses à mon sens, au point de ne plus tant être Kaamelott que ça.

Passons, passons, c'est justement cet attachement qui m'a fait tenir bon, et qui, en toute innocence, me laissait penser le meilleur pour le film. Alors quid?

Eh ben moi, j'ai apprécié. J'ai lu quelques critiques ici, on pourra certes reprocher quelques facilités, quelques ellipses ci et là (et encore, est-ce vraiment intéressant de savoir comment

des personnages qui disparaissent, d'autres absents, certains sans trop de relief, ouais bon. Pour ma part, j'ai vu ce film comme un gigantesque épisode de plus, avec plus de moyens, avec une volonté de concilier les deux Kaamelott (le rigolo et le dépressif). Et si quelques raccourcis sont faits, si la partie passé d'Arthur me déplait toujours, c'est pas grave, on a, en bout de course, un ensemble qui se tient plutôt bien. Et surtout c'est un ensemble pensé comme étant la première pierre d'une trilogie. Alors je suppose que les sensibilités verront cela d'un œil différent, mais un épisode introductif qui relance les personnages vers une nouvelle épopée, ça me paraît pas déconnant. Je reste quand même assez admiratif devant le travail d'Astier qui, 12 ans plus tard, retrouve le ton juste pour chacun de ses personnages, et en incorpore d'autres sans que ça fasse too much. J'ai eu l'impression de voir une de ces suites comme Jurassic World ou Star Wars mais faite avec beaucoup plus de patience à l'ouvrage et d'affection pour les personnages et leur univers (compris, Abrams?). Le parallèle avec Star Wars m'est de toute façon venu à plusieurs reprises, quelques notes de musique à la John Williams, un duel, une étendue de sable à la Tatooine... Un Star Wars 7 que je trouve objectivement plus réussi que Star Wars 7, en somme.

Vivement 2026 alors!