Kaguya Sama – The First Kiss That Never Ends, est un peu un objet bâtard. Derrière le fait qu'il soit sorti de façon éclair au cinéma en France (deux journées autour de la St Valentin, alors que j'étais trop occupé pour aller dans les salles obscures) se cachait le fait permettre aux plateformes de streaming de pouvoir la diffuser au plus vite. Mais du coup, il est probable que plus de monde l'ai vu sous la forme Crunchyroll (4 épisodes de 25 minutes) que sous la forme de film de ciné comme voulu au départ.

Et le pire, c'est que cette sortie sans publicité sur la plateforme fait que pas mal de gens vont passer à côté de celui-ci. Alors qu'on est absolument pas dans un film facultatif pour comprendre la série, mais sur bel et bien la suite de l'histoire, avec des choix cruciaux pour le futur de Shirogane et Kaguya. C'est con, dans une série qui est connue pour avoir eu pas mal d'épisodes en "one shot" on a un film qui ne l'est pas.

Mais du coup, est-ce que c'est bien ? .... Ho que oui. Graphiquement, on dirait qu'ils ont passés encore la vitesse supérieure, alors qu'ils y étaient déjà ! Au niveau des angles, des délires visuels, du montage, c'est impeccable. Et au niveau de l'histoire, ça démarre avec un bon gros quart d'heure de déconnade avec Kaguya en "mode chibi" qui se rend compte

qu'elle a fait un baiser "pour adulte" et "bien trop obscène" (comprendre : un roulage de patin) avant de s'amorcer sur une partie bien plus sérieuse qui voit la tokyoïte revenir à l'air bien plus froid et condescendant qu'elle avait au début du manga.

On a droit à une introspection de Kaguya, de ses peurs, du conditionnement qu'elle a reçu depuis sa naissance et c'est hyper intéressant. Je ne m'attendais pas à ça, alors qu'au font ça s'inscrit logiquement dans la logique de la série : avec la fin de la saison 3, il était difficile de revenir au status-quo de base et à la grosse déconnade et il fallait qu'on voit quand même comment les deux allaient évoluer maintenant qu'ils se sont enfin embrassés. Ça n'allait évidemment pas finir sur "ça y est, ils sont un couple, au revoir" et je suis content de voir la série prendre à bras le corps cette question. Non, tous les problèmes ne se résolvent pas à partir du moment où l'on sort avec l'être aimé.

Ceci dit il y a une réflexion qui sort souvent en ce moment c'est le "je n'arrive pas à croire que le créateur de Kaguya-Sama et d'Oshi No Ko soit la même personne." Et il y a un peu un cliché comme quoi Kaguya-Sama serait foule romance et déconnade et Oshi No Ko serait hyper sérieux. Alors que c'est un peu faux : il y a pas mal d'humour dans Oshi No Ko (cette critique est tapée alors qu'une scène avec un poussin bodybuildé est devenu un mème récurrent sur Tik Tok) et des épisodes sérieux dans Kaguya-Sama. Et surtout, il y a des thématiques similaires autour du harcélement et des gens qui portent un masque... mais bon j'en reviendrais dans une future critique d'Oshi No Ko.

Bref, c'est étrange parce que j'ai regardé les 4 segments du film (ou de la mini-saison c'est comme vous voulez) quelques heures après avoir fini Cigarette and Cherry et par deux fois dans la même journée je suis tombé sur une scène me replongeant au moment de mes premiers amours. Drôle de sensation.

le-mad-dog
8
Écrit par

Créée

le 11 juin 2023

Critique lue 116 fois

3 j'aime

Mad Dog

Écrit par

Critique lue 116 fois

3

D'autres avis sur Kaguya-sama: Love Is War - The First Kiss That Never Ends

Du même critique

Un chien andalou
le-mad-dog
8

Arrêtez de dire que vous ne comprenez pas ce film !

Un Chien Andalou faisant parti d'une liste de films à voir qu'avait ma copine, je l'ai donc revu. Et c'est limite un passage obligé dans les études sur le cinéma. (Le film était gratuit sur YouTube à...

le 12 janv. 2023

91 j'aime

Blow-Up
le-mad-dog
5

Antonioni ou la métaphore du mime qui fait du tennis !

Ce film fait partie de mon "rattrapage culturel version....heu.... non...." En fait, il ne fait partie d'aucune de mes listes de rattrapage de films. Bizarre, j'étais certain qu'on me l'avait...

le 22 oct. 2016

53 j'aime

6

Le Dernier Tango à Paris
le-mad-dog
1

Réaliser son fantasme en détruisant la vie de sa comédienne.

Ce film m'a énervé ! Et pour le coup, je m'aperçois que celui-ci m'a presque autant énervé par ses intentions de réalisation que par son propos lui même. Du coup, au lieu de faire une partie...

le 7 sept. 2023

53 j'aime

4