Amour, trahison, féodalité et vengeance spectrale.
Nakata (Ringu) s'éloigne véritablement de l'horreur en nous proposant Kaïdan, une ôde au cultissime "Kwaidan" de 1965.
L'histoire, entre conte féodal et légende paranormale, raconte le conflit entre un samouraï et un usurier.
Le guerrier, alcoolique, et ne pouvant pas payer ses dettes, est agacé par les demandes incessantes du "yakuza".
Ils finissent donc par se battre puis mourir tous les deux.
A noter que cette introduction est très "théâtrale", avec des décors sublimes faits d'artifices et d'une fine teinte en noir et blanc, une sorte d'hommage à la culture du spectacle japonais ancestral.
Pour en revenir à l'histoire, ce conflit mortel va amener une malédiction qui va traverser les ages pour frapper le fils de l'un et la fille de l'autre, tombant communément amoureux.
Le fils, très instable sentimentalement, commettra une infidélité qui l'empêchera de sauver la fille d'une infection au visage, entrainant sa mort
"Sache-le, je tuerais chaque femme dont tu tomberas amoureux"
Et c'est là que débute la longue histoire ténébreuse de cet homme, pourtant infiniment gentil, beau, serviable et attentionné, mais hanté par son ex-femme, qui ne lui laissera jamais de répit jusqu'à détruire la famille qu'il a voulu fonder, pour se faire pardonner en quelque sorte. Mais évidemment cela ne marche pas, tout tourne au drame, le spectre fait tout pour rendre sa vie infernale et sans issues.
Visuellement magnifique, avec un japon traditionnel très bien retranscrit, Kaïdan est une sorte de conte traditionnel et tragique comportant de nombreuses qualités.
Mais l'ensemble est tellement long et mollasson, avec parfois des dialogues de 15min qui pourraient se résumer en une phrase (un aspect littéraire certes, mais je trouve ça gonflant dans un film), qu'on fini par s'ennuyer quelque peu.
Cela reste une belle histoire, Nakata maitrise et rend un grand hommage au cinéma classique de l'archipel, mais encore une fois cela traine beaucoup trop en longueur. La légende aurait gagnée en intensité avec des scènes plus condensées.
C'est à voir tout de même, pour ces jeux d'acteurs parfaits et cette esthétique sublime et d'une rare qualité.