Director’s cut
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Lorsque l’on découvre le cinéma de Nam Ki-woong à travers son moyen-métrage Teenage Hooker became a Killing Machine in Daehakroh (http://www.senscritique.com/film/Teenage_Hooker_became_a_killing_Machine_in_Daehakroh/434671) il se passe quelque chose. Si ce film est loin d’être parfait, il s’en dégage tout de même un intérêt pour son auteur et l’imaginaire qui en résulte. Une envie persistante d’en connaître plus nait tant on a le sentiment de détenir là un cinéaste hors-pair. Avec le temps, on assiste à son premier long-métrage, Chow Yun-Fat Boy Meets Brownie Girl (http://www.senscritique.com/film/Chow_Yun_Fat_Boy_meets_Brownie_Girl/9878386) qui recèle là encore, même si des imperfections résident un talent indéniable. Connaître alors l’existence d’un court-métrage comme celui de Kangchul (2000 ?) est une aubaine pour un amoureux de son travail.
Kangchul a été réalisé en 8mm video. On remarque un travail de picturalité, comme vus précédemment dans ses films. Quant à ce que raconte ce court-métrage s’étalant sur près d’une demi-heure, il serait difficile de le résumer. On y suit un quasi monologue d’un individu allongé sur le sol d’un train en marche. Il se raconte. Raconte l’histoire qui l’a mené là, agonisant. Cet individu semble être un soldat qui a combattu un dragon nommé Kang-chul. Il raconte son histoire à un autre guerrier du nom de Musa. Ce dernier l’écoute dans son dernier souffle tout en menant également un combat personnel. On note également l’emploi d’une musique peu envahissante qui participe au rythme et à l’ambiance de ce métrage dont les derniers plans confèrent une aura teintée d’ambiguïté (optimiste ou pessimiste ?).
Kangchul fascine au même titre qu’il pourrait ennuyer. Ce long monologue de cet individu à l’agonie et filmé à proximité de son visage meurtri hypnotise autant qu’il rebute. Nous avons du mal à situer l’action. Nous sommes dans un train en marche certes mais en marche vers quelle destination ? L’enfer comme une symbolique du passage vers l’au-delà ? Ce court-métrage laisse ces questions en suspend alors que le bruit des wagons sur le rails se font entendre en fond, wagons avançant inexorablement. L’individu au sol est capté par la caméra du réalisateur sud-coréen. Nous sommes enfermés dans ce plan, à proximité de ce visage qui déblatère avec difficulté et de cette caméra en mouvement. Un sentiment presque claustrophobe nous emporte dans les dédales d’une œuvre intemporelle ou se mélange les hommes et les machines. A travers cette agonie, c’est à l’agonie du monde que nous assistons. Mais Kangchul c’est aussi la courte histoire de Musa qui livre bataille. Des scènes courtes, fugace où se déchainent la rage et le feu d’une œuvre cyberpunk qui présageait déjà son Teenage Hooker became a Killing Machine in Daehakroh.
http://made-in-asie.blogspot.fr/2012/01/kangchul-nam-ki-woong.html
Créée
le 16 janv. 2014
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