Je ne suis pas très réceptif aux ambiances jazzy (gênant dans un film noir dont la bande-son est exclusivement composée de morceaux de jazz), et n'ai pas été très sensible aux interprétations ou aux personnages de Jennifer Jason Leigh et Miranda Richardson, ni même aux grandes lignes de l'intrigue. La présence de Steve Buscemi au casting aurait pu être un argument de poids pour me faire apprécier Kansas City, mais son rôle est trop secondaire pour rehausser le film en quoi que ce soit, et l'immense charisme de Harry Belafonte ne sert pas un personnage assez marquant pour être inoubliable. Et pourtant, il y a dans Kansas City une sincérité, un refus de concession au goût populaire, un cynisme politique et une hauteur de vue, bref tout ce que l'on peut attendre du génial Altman, et cela suffit amplement à faire de ce film un bijou comme on aimerait en voir davantage, y compris vingt ans après !