Sur le papier, un conflit entre une bande de hippies et un gouvernement oppressif voulant les déraciner de leur forêt, j'étais tout à fait partant. Surtout quand il s'agit d'un film indien plébiscité par critiques et spectateurs, avec un gros budget, de très belles images, et un soupçon de fantastique.
Dans la pratique, ce conflit idéologique est celui d'un groupe de paysans traditionalistes et violents qui prennent les armes et s'initient au terrorisme quand on leur demande de ne pas trop chasser dans leur coin de forêt à l'équilibre écologique fragile que le gouvernement essaye de transformer en réserve naturelle, et accessoirement d'arrêter de déboiser pour construire leurs temples païens.
A mon sens, on est très loin de la "révolution enthousiasmante" du résumé, et c'est ce qui m'a dérangé pendant tout le film. Je n'ai jamais éprouvé de sympathie pour le héros ultra-violent de ce brûlot mystique qui casse des têtes et brise des nuques dans des accès de rage incontrôlables, prétendument sous l'influence de puissances supérieures, et me sentais plutôt radicalement opposé à sa cause et à ses valeurs.
Je m'attendais à un discours sur la protection des richesses naturelles, et on m'a servi l'exact opposé, car le premier méchant de l'histoire est l'affreux garde forestier qui cherche à endiguer la dégradation de la forêt domaniale. Ça n'aide pas non plus d'avoir un protagoniste con comme un balai, capricieux et irascible, qui tabasse à tout-va, mais ne paiera jamais les conséquences de ses exactions, puisqu'elles sont commises au nom d'un esprit vengeur et que... tout le monde a l'air ok avec ça.