Englund, Englund, Englund. Le cauchemars de nos nuits d'adolescents, le boogeyman de nos soirées frissons, l'homme aux gants qui vous font mal aux dents....
Comme des milliers de spectateurs, j'ai vibré devant la série des Freddy et retrouver l'interprète du grand méchant dans un rôle différent était une promesse en soi. Promesse de découvrir l'a teur sous un nouveau jour, et promesse peut être de l'adorer.
Bien entendu, avec Kantemir, le spectateur ne sera pas vraiment dépaysé. Même si le film n'est pas horrifique, nous sommes loin des bisounours, et la touche fantastique, la malédiction est belle et bien là.
Ceci dit, Englundse voit offrir un rôle intéressant avec un background plutôt pas mal et plutôt bien exploité.
Alcoolique repenti (pour la 4ème fois), abstinent depuis quatre mois (bon, d'accord, neuf semaines), le personnage n'a rien de caricatural comme c'est souvent malheureusement le cas au cinéma. L'alcool lui a prit sa carrière, son honneur, sa femme et sa fille. La tentation est forte, mais l'espoir est là. Conscient d'avoir tout foiré, John tente malgré tout de renouer des liens brisés depuis longtemps et de racheter ses erreurs auprès de personnes qui ne sont pas nécessairement prête à lui tendre encore la main. Seul, il doit assumer l'image que sa dépendance à créé de lui auprès du grand public, la méfiance et l'instinct de survit (de fuite) que sa maladie a fait naître dans l'esprit de ses proches. Un héros qui n'a pas grand chose du héros, mais un personnage plein de promesse qui se joue tout en finesse et en subtilité.
Ce que parvient à faire Englund avec brio, notons le.
Mais parlons davantage de l'histoire, car après tout, tout le monde ne va pas regarder le film pour Englund.
L'histoire en elle même donc, est bien imaginée. Mise en abime bien ficelée où la pièce interprétée par ces acteurs isolés devient de plus en plus pregnante, jusqu'à ce que personnages et acteurs en viennent à se confondre. Le passif des acteurs aidant, le scénario enchanté (ou plutôt maudit) augmente son emprise de plus en plus à mesure que les répétitions avancent, et le combat interne de John n'a que peu de pouvoir sur celui du livre.
En réalité, je n'ai pas grand chose à redire à ce film, et seul deux bémols sont à déplorer.
1- La malédiction de Nicholas étant suffisament bien ancrée, son double jeu lui donnant suffisament de pouvoir et un côté suffisament effrayant (oui, tout était suffisant !), quel besoin d'impliquer les chiens et d'en faire un buveur de sang ? Certes, le fait n'est qu'anecdotique dans l'histoire, mais le voir manger cette arraigner ridicule m'a un peu gâcher le plaisir. Était ce pour faire frisonner le spectateur ? Nul besoin, le personnage de Nicholas en tant que metteur en scène mystérieux et manipulateur était suffisant (d'autant qu'avec l'histoire de la pièce de théâtre francaise racontée par Rebecca avant qu'il ne débarque, le personnage avait déjà une aura assez sombre)
2- la durée du film. Fatalement, on ne fait pas autant de chose en une heure qu'en deux. Et de fait, 1h15 (à peine, générique de fin exclu), c'est un peu short pour faire monter la pression. Car du coup, si le personnage de John est bien creusé et si l'on a le temps de s'attacher un peu à Wendy et à Rebecca, tout se déroule un peu vite. Pourquoi ne pas faire durer un peu plus le plaisir ? Faire grandir les liens naturels entre les personnages qvant que la magie ne prenne le dessus ? À vrai dire, on n'a pas vraiment le temps de ressentir l'isolement et l'emprisonnement des personnages.
Au final donc, Kantemir n'est pas un film d'horreur grandiose. À vrai dire, mis à part pour les clichés que l'on trouve dans les films d'horreur, ce n'en est pas un du tout. On ne sursaute pas devant, on ne se cache pas les yeux, on n'a pas peur de faire des cauchemars en éteignant la lumière.
Cependant, il n'en reste pas moins qu'il s'agit d'un bon petit film semi fantastique avec une bonne histoire, un personnage principal très bien structuré, le tout soutenu par un casting relativement convenable (mention très bien pour Englund, même si le reste du casting a ses hauts et ses bas).
Kantemir ne sera donc certainement pas le film du siècle, mais pour celles et ceux qui veulent un bon divertissement, qui veulent passer le temps ou qui veulent voir de quoi Robert Englund est capable une fois son maquillage et son gant tranchant enlevé, il fera largement l'affaire.