Le Carnaval de Dunkerque est un événement à vivre plus qu'à voir, il possède ses chansons et ses hymnes, ses personnages mythiques, ses coutumes et ses règles d'or. Tous les ans, des milliers de Dunkerquois et touristes venus du monde entier participent au Carnaval de Dunkerque qui a lieu pendant plus de trois mois. Les bals et les bandes, rassemblements de personnes déguisées, défilent essentiellement les dimanches après-midi. Les bals, quant à eux, sont organisés les vendredis et samedis soirs. Le carnaval de Dunkerque ne serait rien sans ses chansons spécifiques, des paroles très osées mais toujours pleines de gaieté, qui célèbrent majoritairement le retour du printemps et de la fertilité, mais aussi les temps forts de l'histoire de la cité de Dunkerque. Les textes de ces chansons ont pour origine des chants militaires faisant parfois allusion aux misérables conditions de vie après la Libération. Les Dunkerquois terminent toujours avec l'Hymne à Jean Bart. Un hommage à celui qui a su défendre la ville des attaques étrangères, Jean Bart, appelé aussi son Altesse Royale l'Amiral Prince de Joinville. Lorsqu'ils entonnent la Cantate à Jean Bart, les Dunkerquois ont pour coutume de se retrouver devant la statue du héros à genoux, les bras tendus vers le ciel. Les chansons du carnaval de Dunkerque sont toujours accompagnées par une musique très spécifique menée par le tambour-major, maître de cérémonie vêtu de son costume de soldat d'Empire, et par une soixantaine de musiciens. Le tambour-major est accompagné de la cantinière qui, avec son petit tonneau rempli de cognac ou de genièvre, donne à boire aux musiciens. Tambours, fifres et cuivres mènent la cadence dans les rues lors des défilés des musiciens dans chaque quartier de la ville de Dunkerque.
Si je devais compter sur toi !
Voilà pour situer le contexte et le décor du Carnaval Dunkerquois dans cette première comédie dramatique d'un trio amoureux dans un contexte social difficile mit en scène par le cinéaste Thomas Vincent (Je suis un assassin, La Nouvelle Vie de Paul Sneijder) également coscénariste avec Maxime Sassier, l'œuvre fut tournée pendant le Carnaval de 1998. Et oui, il y a vingt ans !
Dunkerque, le carnaval bat son plein nuit et jour. Un soir, Larbi tombe sous le charme de Béa, mariée à Christian, et va tenter de la convaincre de tout larguer avec lui…
Au casting de fête d'abord la charmante Sylvie Testud (Au-delà du silence, Suspiria), Amar Ben Abdallah (Djib), Clovis Cornillac (Hors-la-loi, Belle et Sébastien 3 : Le dernier chapitre), Martine Godart (L'autre moitié), Jean-Paul Rouve (Monsieur Batignole, Les Tuche), Thierry Bertein et Dominique Baeyens (Chacun pour soi, Momo).
Parce que j'ai picolé, quand je dis que je t'aime, ça ne compte plus ? Peut-être que, justement, c'est là que ça compte vraiment...
En plein carnaval de Dunkerque, en février, Larbi décide un soir de quitter la ville pour tenter l'aventure à Marseille, après s'être fâché avec son père et son frère. Mais, faute de train, il se réfugie dans le couloir d'un immeuble pour passer la nuit. C'est alors que, venant de la fête, rentrent chez eux Béa et son mari Christian qui ne tient plus debout. Larbi propose son aide... Le lendemain, renonçant à son projet, il fait tout pour revoir Béa. Il la suit jusqu'au supermarché, mais la jeune femme le repousse. Christian lui fait pourtant une scène de jalousie... Celui-ci, vigile sur le port, va trouver son patron afin de lui demander une avance...
Gerber propre !
Karnaval a obtenu le prix du Meilleur film au Festival international de Berlin en 1999. Thomas Vincent réussit, avec sa première œuvre cinématographique, un film populaire qui ne fait pas dans le misérabilisme, il montre des images étonnantes au plus près des scènes de fête collective, les beuveries fraternelles et les chants populaires. Il fait vivre les personnages dans toute leur complexité, Sylvie Testud et Clovis Cornillac sont touchants de vérité. Et la fin avec la séquence WTF du chien de garde est juste incroyable.
Santé, Bonheur ! Santé, Bonne Humeur !