La peinture que fait Paul Verhoeven de la fin du XIXe siècle des faubourgs d'Amsterdam est absolument terrible, parfois gras ou grivois. Des conditions de vie de misère, l'absence de droits notamment pour les femmes qui subissent un harcèlement quotidien (jusqu'au viol) de tout homme se pensant supérieur et une notion d'ascenseur social qui se résume pour l'héroïne que par la prostitution et qui n'existe pas pour les autres. La reconstitution de cette époque paraît très sérieuse d'un point de vue direction artistique, très varié sur les couleurs car on passe de l'humidité des taudis aux couleurs chatoyantes des demeures bourgeoises. Monique Van De Ven porte le film à bout de bras, elle est bien dans ce rôle en incarnant l'image de la néerlandaise symbole.