Kaze to Ki no Uta (SANCTUS)
7.2
Kaze to Ki no Uta (SANCTUS)

Long-métrage d'animation de Yoshikazu Yasuhiko (1987)

Cette OAV a été produite 10 ans après la parution du manga d'origine, et sans doute pensée comme un hommage. Néanmoins, elle dispose de qualités véritables qui en font un anime absolument sublime.
Le chara design rappelle parfaitement celui de la mangaka, et à travers ce trait, c'est tout le style graphique des grands shôjo dramatiques des années 70 – à la Versailles no Bara – qui ressort. Quelques passages reprennent même des illustrations du manga, colorisées pour l'occasion.
Il s'agit d'une OAV extrêmement soignée, comme en témoigne notamment l'animation, qui arrive à faire correspondre les mouvements de Serge à la musique quand celui-ci s'adonne au piano. Les décors, surtout, sont de toute beauté, certains faisant penser à des aquarelles lorsque d'autres ressemblent à des croquis particulièrement détaillées. Le choix de couleur s'est porté vers des teintes que je qualifierai d'automnales, avec énormément de marron et de gris pour créer une ambiance visuelle mélancolique qui correspond parfaitement au scénario.
Parlons-en du scénario, car tout cela ne serait rien sans son histoire. Quoique, plus que l'histoire, c'est la façon de présenter les sentiments des personnages qui tend au sublime, entre les tendances auto-destructrices de Gilbert, et le dévouement ambigu de Serge. Kaze to Ki no Uta est un anime extrêmement violent ; mais n'y attendez pas une violence physique, puisque toute la torture se développe au niveau psychologique. Malgré son comportement égoïste, difficile de ne pas se prendre d'affection pour Gilbert, manipulé par certains, haïs par les autres à cause de tout ce qu'il représente, mais aussi à cause de son allure androgyne dans un environnement rempli de garçons en pleine adolescence. Serge est beaucoup moins développé – le manga compte pas moins de 17 volumes, impossible d'en faire un tour même rapide sur seulement 1 heure – mais nous pouvons déceler à travers les bribes de son passé quelques événements tout aussi tragiques.
Tout cela ne pouvait que donner des passages poignants, d'autant que Keiko Takemiya est une mangaka de grand talent. L'OAV rend parfaitement toute cette intensité, ces moments forts, et nous ne pouvons nous empêcher d'être touché par la relation qui se noue entre les deux personnages, dans laquelle les sexes s'effacent pour ne laisser place qu'à deux êtres qui s'aiment. La réalisation arrive à apporter beaucoup de beauté à l'ensemble, notamment par le biais d'une musique bien choisie et délicatement placée aux bons endroits, pour obtenir les bonnes réactions de la part du spectateur. Malgré sa courte durée, cet anime dégage des puissants sentiments, pour un résultat que j'ai trouvé exceptionnel.
Ninesisters
9
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Créée

le 6 mars 2012

Critique lue 780 fois

6 j'aime

Ninesisters

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