L'insouciance
Vu le film en avant première en présence du réalisateur. Ce dernier a exprimé à plusieurs reprise son désir de faire un cinéma sans message, ouvert à toutes interprétations. C'est peut-être en partie...
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le 9 mars 2016
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Vu le film en avant première en présence du réalisateur. Ce dernier a exprimé à plusieurs reprise son désir de faire un cinéma sans message, ouvert à toutes interprétations. C'est peut-être en partie ce qui explique l'échec du film ? Non pas que je ne crois pas en un film sans message, Tarantino, par exemple, me divertit très bien, mais qu'à force de jouer la carte de l'ouverture, du flou, on a l'impression que rien n'est vraiment abordé.
En effet, le scénario touche à divers aspects sans jamais les approfondir. C'est con parce qu'il y avait des choses à dire. De la sexualité des jeunes par exemple. On saura juste qu'ils ont eu un gosse (mais on ignore s'ils n'ont pas pris de précaution ou si c'est un accident) et que la fille a accepté de sucer un pote pour faire plaisir à son mec... et puis de tous les tracas d'attendre un enfant, surtout à cet âge où l'on est insouciant, plein d'espoir : finalement tout passe très vite, on n'apprend rien, comme si l'auteur ne savait pas quoi raconter de tout cela, sans doute par manque d'expérience personnelle ou de documentation. Il y a une scène qui est bien : les personnages sont tous réunis dans une pièce, chacun émet son opinion, c'est le clash, les conflits sont poussés à bout. Malheureusement c'est court et puis surtout c'est la seule scène comme ça. Le reste du temps, un point de vue est imposé là où il aurait été intéressant d'avoir un contre-point.
Il n'est jamais donné au spectateur de suivre les personnages principaux ; ces derniers subissent les caprices de l'auteur sans qu'aucun approfondissement psychologique ne soit donné. On ne les comprend donc pas. On est là face à un film qui se veut réel, où l'auteur capture des petits moments déconnectés : le récit paraît donc très décousu, les réactions des personnages en deviennent surréalistes car sans logique, sans continuité d'une scène à l'autre.
Enfin, le monde de l'adolescence est bien pauvrement représenté : où sont les autres ado en guise de personnages secondaires ? où sont les conflits du quotidien ? si les personnages ne sont pas des flèches, leur bêtise n'est jamais vraiment exploitée, c'est dommage.
La mise en scène, heureusement, reste propre tout du long. L'image n'est pas particulièrement travaillée, c'est sobre. Quelques moments de montage sont faibles, l'action n'étant pas très bien représentée, ou alors certains plans durent trop longtemps sans qu'il n'y ait un intérêt quelconque (forcer le rythme lent peut être dévastateur). Les acteurs sont corrects. Je retiendrai surtout Catherine Salée à la fois douée et charmante (j'aime cette MILF un peu ronde). La musique est plutôt bien, sans doute la plus grande qualité du film même si elle en semble complètement déconnectée.
Bref, "Keeper" est assez pauvre narrativement parlant et un peu maladroit sur la forme.
Créée
le 9 mars 2016
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