Adaptation de l'histoire courte imaginée par Akira Toriyama en 1987 pour le magasine Shonen Jump, Kennosuké narre l'apprentissage laborieux d'un petit samouraï aux joies étranges du rendez-vous amoureux. Invité par la jolie mais tempétueuse Oten (un rip-off de Chichi), le jeune Kennosuké va apprendre par le biais de son maître de pacotille Shinobimaru (un mix de Oolong et Soba) à se préparer pour ne pas rater l'évènement du lendemain.
Particulièrement drôle et original, le dessin animé concocté en 1990 par Minoru Okazaki ("Dragon Ball") s'avère bigrement réussi. Non pas que l'animation nous fasse concrètement sauter au plafond mais elle demeure suffisamment bien orchestrée, dynamique et fluide pour passer un bon moment aux côtés de ces deux petits samouraïs aussi ignorants des choses de l'amour l'un que l'autre. On pourra certes regretter un dénouement un brin survenu, quoique très drôle et en adéquation avec le ton global de l'anime, mais dans l'ensemble Kennosuké reste très amusant et tout à fait dans les cordes d'un Toriyama presque aux antipodes de ses habituelles créations.
Située dans une espèce de Tokyo rural moderne, la mini-péripétie s'avère autant rigolote qu'instructive pour les tous petits (on parle bien entendu de sexe, faisez gaffe), dévoilant gentiment un archétype grotesque de la famille japonaise typique avec maman devant le soap télévisé et papa constamment bricoleur. Pas forcément hilarant ni très mémorable, Kennosuké filera néanmoins une banane de tous les diables pour les amateurs de Toriyama.