Après avoir venger la mort de ses deux frères, démanteler un réseau de prostitution et sillonner la terre entière pour se bagarrer contre tout le monde, c’est désormais l’heure de la déchéance pour David Sloane, jeté en prison suite à un coup de l’affreux Tong Po qui en a également profité pour enlever sa femme et en faire son esclave docile et corvéable à merci. Pour ceux qui auraient loupé le coche, l’introduction se chargera de leur rappeler les événements survenus dans les deux premiers épisodes. Albert Pyun reprend les rênes de la franchise qui s’était quelque peu égaré en chemin, quelque part dans la jungle sud-américaine à la lisière des nanars de Godfrey Ho. Si on pouvait reprocher à Kickboxer 3 de changer complètement de registre et de proposer plus de fusillades que d’arts martiaux, Kickboxer 4 ne fera par la même erreur en renouant avec l’ADN de la série, à savoir la vengeance et la baston. Michel Qissi démissionnaire, c’est Kamel Krifa, un autre pote de JCVD qui reprend le rôle, parce qu’il fallait bien un arabe pour interpréter un thaïlandais. Sasha Mitchell de son côté n’est plus que l’ombre de ce qu’il était, cet à dire pas grand chose et il semble avoir fait une croix ferme et définitive sur sa carrière. Après avoir joué les actions star en dessoudant des gangsters dans les favellas, le voilà désormais taulard et plus monolithique que jamais, tout juste bon à lever les pieds pour latter des culs et à flanquer des raclés par douzaine à des grosses fiottes de bikers dont il va casser le bar et le mobilier en les faisant passer par toutes les baies vitrés. L’acteur flanqué d’une réputation de parfait crétin et pas seulement pour son rôle de grand dadais dans la série Notre belle famille, se donne des airs taciturne et taiseux dans la tradition du héros melvilien, affublé de lunette de soleil noire afin de masquer son identité et infiltrer le Kumité d’art martiaux de ce cher Tong Po avec l’appui de la DEA.
L’histoire sert surtout de prétexte au déroulement d’un tournoi où s’affrontent des combattants de par le monde aux techniques disparates (capoeira, judo, karaté, tae kwen do, muay thai, kickboxing…) contre la promesse d’un beau butin à la clé pour le vainqueur. On nous promet les meilleurs, mais on se retrouve avec des Oin-Oin et des tocards qui se feront maraver la gueule par une gamine de 16 ans qui n’a pourtant rien que de la compote de pomme dans les bras. Les bastons et chorégraphies soufflent le chaud et le froid, mais ont trop souvent l’air simulé pour pouvoir exalter les fanas d’ultra violence. Le scénario ne tient pas debout et bouffe à tous les râteliers (Opération Dragon, Bloodsport) si bien qu’il titube et s’effondre sous son propre lumbago de clichés. Et encore ce n’est rien comparé à la bêtise de Tong-Po qui perd toute son aura de méchant, lui qui en imposait tellement autrefois rien qu’avec sa prestance et son physique de brute sans jamais moufter un mot à l’écran. Ici il ne pourra jamais s’empêcher d’ouvrir la gueule pour impressionner la galerie avec des phrases plus longue que la vie, quant il ne se tape des fous rires sardonique. Le maquillage est d’ailleurs un ratage complet, son responsable mériterai d’être jeté en prison, et on s’attend à voir le lifting de l’acteur péter à tout moment. Notamment quant il se fera damer le pion lors de la confrontation finale après avoir laissé tout le temps nécessaire aux gentils de renverser la situation. Les retrouvailles avec David sonnent également fausses, et le réalisateur aura toutes les peines du monde à justifier leur face à face, alors que Tong Po a pourtant eu le tout le temps nécessaire de s’apercevoir que son pire ennemi avait infiltré sa propriété puisqu’il le verra combattre un adversaire durant les tours préliminaire. Il faut croire que les coups qu’il a pris dans la tronche ont eu des effets irréversible sur ses connexions neuronales. Heureusement le film bénéficie de quelques séquences érotique (même si on parle d'esclavagisme sexuel, le réalisateur ne passera jamais la ligne rouge, il ne faudrait surtout pas que son action-star puisse passer pour un cocu), d’une atmosphère crépusculaire et surtout du savoir-faire de George Mooradian à la photographie, même si on omettra quelques réserves sur ses nuits américaines saturé de filtre bleutés. Kickboxer 4 ne convaincra que les nanarophiles obsessionnel compulsif, et les fans d’Albert Pyun (il y en a d’autres comme moi) même si pour l’apprécier, il vous faudra certainement consentir à revoir vos exigences à la baisse et à ranger votre incrédulité au vestiaire.
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