Encore un scénario un peu fourre-tout qui donne l'impression de changer de films toutes les 15-20 minutes en piochant allégrement dans tous les succès de l'époque. On passe ainsi de la comédie potache aux combats entre humains maniant des grands animaux articulés jusqu'au fantastique avec détour vers la kung-fu comedy, un peu de violence Chang Cheh ou des techniques de combat façon "Monkey".
Comme on comprend vite le procédé, et que le film ne se prend pas trop au sérieux, on accepte d'être peu regardant sur la narration d'autant que ça permet d'avoir un rythme soutenu pour des scènes d'actions assez rapprochés bien qu'elles demeurent d'une qualité inégale. Le combat par exemple entre "le coq" et le "mille-pattes" est un peu handicapé par les costumes peu malléables qui donnent des chorégraphies un peu décevantes malgré un concept original (et inabouti). Le plus faible segment est celui "ghost kung-fu comedy" totalement hors sujet qui occupe tout de même pas loin de 15-20 minutes, uniquement pour que les élèves découvrent le cadavre d'un ami de leur prof. Les fameux "gyonshi" (les sortes de morts-vivants) sont fort mal exploité pour une séquence qui s'éternise sans grande imagination.
Pour le reste, c'est souvent assez savoureux, surtout la dernière demi-heure assez folle qui enchaîne les longs combats plus technique et excellemment chorégraphiés par Yuen Tak et Hsia Hsu (entre autres) sans pour autant se hisser au niveau des références majeures du studio. On regrette à ce titre que la partie "entraînement" soit expédiée en quelques minutes car l'approche didactique était fort bien menée.
Il fallait cela dit ne pas trop s'attarder pour se diriger vers un final réjouissant. Si ce n'est une accélération un peu trop visible, ce final d'une dizaine de minutes ne démérite jamais avec un très bonne mise en scène et quelques idées originales comme les bâtons d'encens.
Le méchant est campé par le toujours redoutable Hwang Jang Lee dont le jeu de jambes est une nouvelle fois impressionnant et donne beaucoup de fil à retorde au trio de héros (dont Sharon Yeung que je n'avais jamais remarqué auparavant et qui se révèle très convaincante).
Si ce n'est sa dimension bordélique, ce kid from Kwangtung est un chouette Shaw Brothers