Cette adaptation du David Balfour de Stevenson ancre un récit d'initiation dans le contexte historique de la défaite des Ecossais, partisans de Bonnie Prince Charlie, descendant de la dynastie Stuart, contre les Anglais de la maison de Hanovre. Le film débute juste après la défaite des barbus en jupette de laine lors de la bataille de Culloden du 16 avril 1746 (voilà un film qui me permet de combler des lacunes).
L'orphelin David est vendu par son oncle et destiné à l'esclavage, mais son sort se trouve lié à celui d'un irréductible highlander, qui souhaite s'exiler en France pour y préparer son retour en force.
Le jeune héros est l'un de ces typiques personnages de garçons bornés et moralisateurs (incarné avec degré appréciable d'antipathie par un acteur que je ne connais pas), dont le sens inflexible de la justice va être mis à l'épreuve de rien moins que la raison d'Etat. Simultanément, le rebelle Ecossais interprété par Michael Caine va devoir opposer à divers interlocuteurs son entêtement à poursuivre ce qui est devenu une cause perdue.
Bien que pauvre en scènes d'action, elles-mêmes limitées, cette nouvelle adaptation (après la Disney éponyme de 1960) nous régale les mirettes avec les forêts, les landes et les lacs d'Ecosse, et nous gratifie d'une galerie de trognes certifiées purs Angliches (aucun Ecossais à l'appel!) : Donald Pleasance l'oncle grippe-sou, Jack Watson le patriarche encore vaillant lassé des bains de sang, Trevor Howard l'avocat écossais peu enclin à défendre ses clients, Gordon Jackson, Jack Hawkins... Toute une époque!
Située à peu près à la même période, l'adaptation par Ken Loach du livre bien plus récent de Leon Garfield, Black Jack, pourrait aussi vous plaire.