L’home invasion est un genre ultra-balisé. L’intérêt principal ne se trouve pas dans le scénario mais plus dans la façon de réaliser. Ceci est parfaitement compréhensible, tout groupe de ravisseurs se doit de comporter un élément perturbateur afin de créer des tensions et les victimes se doivent d’essayer par tous les moyens de prendre le dessus. Sans ces deux éléments, le film serait chiant à en mourir nan ?

Mais du coup, qu’elle est l’élément qui distingue Kidnappés des autres péloches ? Tout simplement le choix du réalisateur à ne filmer qu’en plans séquences ! Un pari risqué car certains types de scènes nécessite une phase de montage pour donner du rythme. Le danger est donc de se retrouver avec des longueurs notamment dans la première partie mettant en place l’univers.

Il faut l’avouer sur le plan réalisation, Miguel Angel Vivas se débrouille bien. Il arrive constamment à trouver une solution pour chaque plan séquence sans jamais perdre en mouvement. Rare sont les moments « statiques » où l’on ne fait qu’observer. Certes les premières séquences sont un peu longues mais cela est nécessaire pour connaitre les personnages, leur situation ainsi que leurs relations.

Mise à part cela, si vous cherche un brin de fraicheur dans le genre allez voir ailleurs ! Les bases sont là et les situations restent classiques. Après, tout est parfaitement maitrisé. Les tensions montent progressivement. Rien n’est amené de manières artificielles mais découlent des situations précédentes. On peut reprocher que dans quelques scènes des acteurs surjouent et du coup désinhibe l’ensemble.

Pour ceux qui sont curieux de voir ce que donne un home invasion classique en plans séquences, foncez ! Le film est sombre et assez brutale, surtout dans sa dernière partie donc les âmes sensibles ne le visionnez pas seules.
Une bonne surprise pour une œuvre qui a obtenu le minimum syndical pour sa sortie en salle, une petite dizaine de salles en France. L’exception culturelle française passerait-elle par un formatage des œuvres où toutes initiatives en dehors des sentiers sont tuées dans l’œuf et les œuvres condamnées à une mort commerciale ? A méditer.
tzamety
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le 7 sept. 2012

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le 7 sept. 2012

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