Après avoir vu toute la filmographie du déglingué Harmony Korine, je me suis dis qu'il ne serait pas mal d'également voir son premier scénario, qui fut mis en scène par un certain Larry Clark, les deux amis ont donc travaillés sur ce film, même que Korine y joue un petit rôle, impossible de le louper.
Ah les enfants, plus précisément les adolescents, un sujet toujours présent, que ce soit au sein de notre société ou au cinéma, Larry Clark nous a présenté Kids, Harmony Korine en a remit une couche avec l'excellent Gummo, et Gus Van Sant ici producteur se lancera lui aussi quelques années après avec le troublant Elephant. Décidément, la génération des gamins turbulents, marginaux et délaissés par tous ne manque pas de ressource, ici, tout comme dans les deux films cités au dessus, nous ne suivons aucune trame, aucune histoire, mais bien le quotidien de jeunes drogués qui ne pensent qu'à baiser et faire les cons. Autant dire qu'il n'y a aucune morale ici, juste un constat, car de tout temps, dans certaines banlieues moyennes, les parents n'ayant pas assez d'argent pour subvenir aux besoins de leurs enfants, les laissaient faire ce qu'ils veulent, même eux finissaient par ne plus avoir de morale, normal donc que les gosses ne finissent généralement pas mieux.
Larry Clark caméra à l'épaule filme ces ados vides et inintéressants, pourtant on reste là, bloqué devant l'écran, car on veut voir jusqu'où la débandade peut aller, sans tomber dans l’extrême car on a vu pire dans le genre. Entre scènes de sexes, tirant plus vers le viol que le sexe d'ailleurs, ou encore la violence, tout est très cru et réaliste, ça frise le documentaire, on pourrait même dire qu'il s'agit d'un docu-fiction.
'Fin bref, un casting très juste comprenant les désormais assez connues Chloë Sevigny et Rosario Dawson, une réalisation volontairement peu soignée, tout le contraire de la mise en scène si véridique, si crédible, si provocante, tout ça pour filmer la chaos de l'adolescence en proie au SIDA et autres drogues douces ou durs. Attention particulière au dernier plan qui résume tout le film et toute cette génération désorientée, clôturant également parfaitement le film.