Longue vie aux mariés... ou pas ?
Kill Bill Vol. 1 est un de ces films qui, pour moi, doit être pris comme du lol total, comme de la comédie et surtout pas au premier degré. Parce que si on le prend au premier degré, bien sûr qu'on peut lui trouver énormément de défaut : le scénario bateau qui tient sur un post-it, dont la fin est dans le nom et qui prendrait plus 1min52 que 1h52 pour être expédié, les giclées de sang et le film en général loin d'être réalistes, les quelques incohérences...
Alors après, ce n'est certes pas au goût de tout le monde. Ce n'est certes pas très profond, de la violence gratuite et du sang à volonté dans le seul but de se venger. Mais c'est drôle, alors pourquoi pas (parce que oui, ce premier volume de Kill Bill m'a décroché quelques rires). Des morts plus que grossières (les geysers de sang lorsque les têtes volent, notamment) à ces personnes qui cachent des armes dans un paquet de céréales (ceci dit ça peut être bon, j'ai jamais goûté), Kill Bill est amusant. Et il est amusant non pas parce que des gens meurent (parce que c'est pas censé être très drôle ça) mais parce que leur mort est invraisemblable, on parle quand même d'une fille qui s'est prise une balle dans la tête le jour de son mariage et qui, pour se venger, à décider de suivre la voie du samouraï après un mois d'entraînement, de tuer sûrement une centaine de mecs de la pègre japonaise à elle toute seule et enfin d'assassiner une autre personne en frappant à sa porte.
Certaines scènes de ce premier opus de Kill Bill sont géniales : la scène où The Bride massacre des tonnes et des tonnes d'ennemis à elle seule évidemment, la scène dans le restaurant avec Hattori Hanzo qui est putain de classe (le film entier l'est, mais celle-là l'est un peu plus à mon goût) ou encore la scène racontant l'histoire de O-Ren Ishii. Les personnages sont d'ailleurs tous réussis, ma préférence allant à O-Ren Ishii même si j'ai beaucoup aimé Gogo Yubari aussi et son fantastique prénom. Mais si j'aime O-Ren Ishii, ce n'est pas seulement parce qu'elle est jouée par la merveilleuse Lucy Liu, c'est surtout pour la fabuleuse scène l'introduisant : réalisée sous forme de manga animé et ultra trash, ce passage - tant il est beau - est révélateur du second point qui m'a fait aimer le film : l'esthétique.
Et ce n'est pas la seule fois où ce Kill Bill : Volume 1 est magnifique. Il l'est durant toute sa longueur, notamment dans le costume jaune de l'héroïne ressortant au milieu de ces ennemis vêtus tout de noir et se ressemblant tous, mais c'est encore plus visible lors de deux des scènes constituant le massacre : celle où le film passe en noir et blanc et celle où les personnages sont vus comme des ombres sur un fond bleu, ces deux changements d'ambiance et de couleurs étant séparés par des transitions plus que classes. Pour accompagner le tout, la musique est tout aussi accrochante que le reste.
Vu pour la première fois une dizaine d'années après sa sortie, le volume 1 de Kill Bill m'a indéniablement fait passer un bon moment, fort d'une esthétique et d'une ambiance splendides, de ses personnages et scènes plus que classes et du délire du film, tout simplement.