Kill Me Please par Le Blog Du Cinéma
Stéphane Guillon a dit : « L'humour noir, c'est très voisin de la cuisine [...] : tout est une question de dosage. » Il a raison. Et c'est bien pour ça que les comédies noires ne courent pas les rues. Non seulement elles se destinent à un public somme toute assez réduit, mais en plus les enjeux pour le réalisateur, le scénariste ou même les acteurs sont bien plus considérables qu'ailleurs. Les gens qui ne rient pas devant Scary Movie ou American Pie se diront juste qu'ils ont été faits par des grands gamins puérils qu'on considère avec un peu de condescendance, mais c'est tout. En revanche, si vous tentez de faire rire à propos de la shoah ou du 11 septembre, et que vous faites un bide, vous êtes quoi ? Un monstre sans cœur, un fils de pute froid et irrespectueux. Pas facile à assumer.
J'aimerais donc qu'on salue au moins Olias Barco, le réalisateur, pour son courage : après s'être pris un bide en 2002 avec Snowboarder, que le public n'a pas vu et que la critique n'a pas aimé, il fait son (petit) retour avec un film comique sur l'euthanasie. Haut les cœurs. Bien qu'il soit « légitimité » -notez les guillemets- par une dédicace à deux proches ayant mis fin à leurs jours, le projet témoigne tout de même d'une certaine ambition thématique. Evidemment, le problème avec l'humour noir, c'est que c'est trop casse-gueule pour qu'il soit facile de trouver des investisseurs. Barco a donc été faire son film en Belgique dans un hôtel pas cher, avec un budget qu'on imagine ridicule et en seulement 18 jours, épaulé par un cast principalement composé de ses amis et de ceux de son producteur. Coup de bol, les amis en question s'appellent Benoit Poelvoorde, Bouli Lanners ou Virginie Efira... ça aide [...]