Cousin éloigné de Predator !!!!!
Un flic aux méthodes expéditives enquête sur des meurtres causés par une créature psychopathe dans un Londres glauque et futuriste.
Vous prenez Blade Runner pour l’ambiance et la description d’une ville plongée dans la pénombre, Predator pour la créature qui se fait un malin plaisir à trucider ses victimes et les gros actionner bourrins de type Stallone ou Schwarzenegger pour le flic dur à cuir à la gâchette facile et vous obtenez Killer Instinct.
Inconnu au bataillon me direz-vous. En effet, très peu d’écho à sa sortie, le film de Tony Maylam et Ian Sharp est un film d’action tartiné d’horreur assez conventionnel qui se contente de piocher à droite, à gauche dans certains grands classiques et d’en ressortir que l’essentiel. Et c’est ça qui est bien avec Killer Instinct, il ne va qu’à l’essentiel. Pas de bavardage intempestif ou de leçons de morale, ça va droit au but ; une enquête sur un psychopathe qui arrache le cœur de ses victimes, un flic, ancien alcoolique désespéré à l’idée de ne pas pouvoir mettre la main sur la peau de son ennemi mais qui n’hésite pas à ouvrir le feu avec la grosse artillerie quand l’occasion se présente et un équipier qui sera finalement bien plus utile que sa trogne laisse croire, le tout dans une ambiance qui pue la pollution et la mort. Un scénario bateau qui laisse des traces, notamment grâce à l’effort mis en avant sur les scènes d’action, certes ce n’est pas du John Woo, mais les gunfight ont du punch et un certain sens de l’esthétisme, cependant on est quand même plus prés de Commando que de The Killer. La prestation de Rutger Hauer y’est pour beaucoup, acteur massif mais néanmoins talentueux qui fit ses premières armes chez Verhoeven et dont son premier grand rôle fut dans Blade Runner. Ce dernier s’impliquant avec une hargne sans nom et balançant de temps à autre quelques vannes plus ou moins foireuses, mais qui font le plus souvent mouche, digne des meilleurs actionner des années 80.
Killer Instinct est sans conteste une réplique de Predator (notamment au niveau de la créature, possédant le même instinct de survie et la même rage ; cependant les similitudes s’arrêtent avec la créature de Stan Winston), mais une copie qui a de la gueule. Possédant les qualités nécessaires au bon film d’action tartiné d’horreur (gore, enquête simpliste et efficace et antihéros charismatique), Killer Instinct séduit par son envie de faire un film basique mais propre et cohérent, même si on peut reprocher que l’histoire part dans un micmac pseudo religieux qui fait tâche, alors qu’un scénar bien plus simple aurait été plus adéquate.
Rutger à la classe et l’a toujours eu. On peut le remercier de ces petits moments de plaisir coupable mais autrement plus distrayant.