Bono beau. (désolée, c'est vraiment à chier comme titre)
(écrite en août 2011)
Comédie britannique réalisée par Nick Hamm et basée sur l'autobiographie deNeil McCormick : "Killing Bono : I Was Bono's Doppelgänger". On retrouve comme acteurs principaux le très séduisant, et pour le coup le méconnaissable (ça doit être la barbe qui fait ça) Ben Barnes ainsi que le jeune Robert Sheehan.
Non. Autant prévenir tout de suite : Killing Bono n'est pas un film sur U2, et encore moins un film sur la vie rock'n'rollesque de Bono. Même si ces deux éléments sont tout de même liés à l'intrigue. C'est un film sur celui qui aurait pu devenir Bono, mais malheureusement pour lui, il a loupé la gloire à un poil de cul et ne deviendra jamais une rock star.
Nous sommes à Dublin, en 1976. Neil McCormick est encore un jeune lycéen boutonneux, qui comme tous les jeunes de son âge écoutant les Beatles, les Stones, les Sex Pistols, les Ramones, les Who et d'autres légendes, rêve de vivre une vie de sexe, de drogue et surtout de rock'n'roll. Il veut fonder le plus grand groupe de rock du monde, rien que ça. Le bougre s'y voit déjà, persuadé qu'il va casser la baraque avec son futur groupe. Avec son jeune frère Ivan, et d'autres potes du lycée, il créé un groupe d'abord appelé les Undertakers, qui deviendront plus tard les Shook Up. Malheureusement pour lui - et c'est à partir de là que tout commence, et que tout foire - d'autres de ses camarades créent eux aussi un groupe de leur côté, en répondant à une annonce d'un certain Larry Mullen : Paul Hewson, Dave et Adam Clayton. De ce groupe nait Feedback, qui deviendra ensuite The Hype. Mais Paul Hewson, va vite changer de nom pour devenir celui que tout le monde connait : Bono. Dave Evans sera The Edge. U2 est né.
Neil est persuadé que U2 ne marchera jamais avec un nom pareil, mais il va vite se rendre compte qu'il s'est trompé depuis le début. En effet, les enfants du pays vont très vite signer un contrat, leur carrière est alors lancée pour ne plus jamais quitter les sommets. Neil quant à lui restera toujours dans l'ombre. Sans cesse en compétition ou en comparaison avec U2, et surtout avec son ami de toujours, Bono. Il va de son côté connaitre des années et des années de galère entre plans foireux, mauvaises décisions, cachoteries, gros problèmes d'argent, et surtout un gros orgueil, pour finalement ne jamais atteindre la gloire tant espérée et sans jamais percer vraiment dans la musique. Alors que U2 eux connaissent une ascension fulgurante, multipliant les concerts, les albums, les tournées, les succès. En fait, on se rend compte que c'est vraiment la faute à pas de chance, et le hasard aussi, qui n'a pas toujours joué en la faveur de Neil. En fait cet homme est maudit si on peut dire.
Ce qui est bien dans ce film c'est que parallèlement à cette histoire entre McCormick et Bono comme fil conducteur, c'est avant tout l'histoire d'un homme qui veut faire quelque chose de sa vie et réaliser son rêve. Même si celui ci semble perdu d'avance. C'est un homme qui en veut, et qui veut s'en sortir tout seul, par ses propres moyens, sans utiliser la gloire de U2, et même l'aide de Bono. C'est un homme qui se cherche, et dont on va assister petit à petit à la descente aux enfers (évolution qui peut se traduire par des cheveux de plus en plus longs et une barbe de plus en plus visible) en même temps que U2 connait son apogée. Mais c'est également un homme attachant finalement, et qui est juste humain. C'est aussi une histoire de frères, dont la confiance, voire l'amour qu'ils se portent, sera mis à rude épreuve mainte et mainte fois. Cet amour tellement fort, aura finalement poussé McCormick à faire de mauvais choix en pensant qu'il faisait les bons. Mais ce qu'il faut retenir de ce film c'est que parfois il faut savoir mettre sa fierté de côté si on veut s'en sortir, ne pas donner sa confiance à n'importe qui. Et surtout que l'amour que l'on porte à sa famille et à ses amis est bien plus précieux que vouloir faire à tout prix un concert à Wembley (même si bon, c'est un peu la classe ultime). On retiendra surtout cette phrase : "on reconnaît une vraie personne lorsqu'on se souvient de son nom, même après la célébrité".
J'ai bien aimé ce film, ça se laisse regarder facilement, c'est sympathique quoi. La BO est cool, et finalement on entend très très peu de morceaux de U2, et les morceaux de Shook Up sont supers. C'était pas un si mauvais groupe en fait. J'ai trouvé ça chouette de connaitre un peu les débuts et les dessous de la carrière de U2, que l'on voit très peu aussi. Car la véritable histoire porte sur Neil McCormick et son groupe, ce n'est pas une ode à la gloire de U2 et à Bono qui reste très discret en fait. Et j'ai trouvé ça intéressant de voir comment et pourquoi il n'a pas connu le même succès, alors que les deux groupes ont plus ou moins commencé de la même façon. C'est incroyable comme des destins si différents peuvent être étroitement liés. Et puis j'ai trouvé que c'était bien filmé, les acteurs jouent bien et sont convaincants. Ben Barnes a réussi à se démarquer de ses rôles de jeunes premiers pour interpréter un homme déjanté, drôle, un peu trop accroc à l'alcool, et moi je l'ai trouvé tout à fait crédible. Martin McCann ressemble à Bono d'une manière assez troublante, enfin surtout vers la fin du film (qui se termine en 1987, à la sortie de "The Joshua Tree"). Dublin a l'air vraiment d'être une très jolie ville. Et c'est ponctué d'anecdotes sympas aussi.
C'est une comédie gentiment drôle et rock'n'roll, qui comporte aussi ses moments de tensions, qu'on prend plaisir à regarder !