Retour au foyer
Précédé de sa réputation de grand classique du western américain La Prisonnière du désert m'a pourtant quasiment laissé de marbre voire pas mal agacé sur la longueur. Vanté par la critique et les...
Par
le 21 août 2016
45 j'aime
9
Réalisateur des plus passionnants, instillant régulièrement bon nombre de formes tour à tour primitives, surréelles et hyperréalistes dans le Cinéma hexagonal contemporain Virgil Vernier s'agit d'un artiste sur lequel il faudra désormais résolument compter ; auteur de plusieurs courts et moyens métrages depuis près de vingt ans et détenant à son actif deux longs métrages figurant parmi les plus originaux de la dernière décennie ( le poétique et atemporel Mercuriales, suivi du superbe Sophia Antipolis...) ledit cinéaste re-monte et façonne à sa guise pléthore d'images télévisuelles retraçant les émeutes de Clichy-sous-bois survenues durant l'automne 2005 en la forme du fascinant et pleinement efficace Kindertotenlieder, moyen métrage documentaire aux allures de fiction étrangement hypnotique.
À partir de la bavure policière ayant coûté la vie des jeunes Zyed Benna et Bouna Traoré Virgil Vernier semble moins réécrire l'Histoire que la retraduire en images et en sons : reprenant stricto sensu la masse informative et audiovisuelle des JT de l'époque l'auteur de Mercuriales nous propose une promenade amorale dans une France suburbaine en état de quasi guerre civile, donnant aussi bien la parole aux jeunes des quartiers désœuvrés de Clichy-sous-bois qu'aux riverains littéralement atterrés par l'escalade de la violence se dessinant sous leurs yeux impuissants, allant même jusqu'à reprendre les interventions médiatiques musclées de Nicolas Sarkozy occupant alors la fonction de Ministre de l'Intérieur...
En un peu moins de 30 minutes Kindertotenlieder fait figure d'élégie désarmante de simplicité et d'évidence, échappant à toute forme de pathétisme et de misérabilisme. Sans démagogie aucune Virgil Vernier cartographie l'actualité d'une époque aujourd'hui révolue, actualité trouvant un écho aussi effroyable qu'éloquent en celle des récents évènements de juin 2023, comprenant entre autres choses la mort de Nahel Merzouk. A voir absolument.
Créée
le 8 août 2023
Critique lue 43 fois
2 j'aime
7 commentaires
Du même critique
Précédé de sa réputation de grand classique du western américain La Prisonnière du désert m'a pourtant quasiment laissé de marbre voire pas mal agacé sur la longueur. Vanté par la critique et les...
Par
le 21 août 2016
45 j'aime
9
Immense sentiment de paradoxe face à cet étrange objet médiatique prenant la forme d'un documentaire pullulant d'intervenants aux intentions et aux discours plus ou moins douteux et/ou fumeux... Sur...
Par
le 14 nov. 2020
38 j'aime
55
Nice ou l'enfer du jeu de l'amour-propre et du narcissisme... Bedos troque ses bons mots tout en surface pour un cynisme inédit et totalement écoeurrant, livrant avec cette Mascarade son meilleur...
Par
le 4 nov. 2022
35 j'aime
6