Je me suis toujours fais la réflexion que Peter Jackson versait trop dans la surenchère avec son King Kong. Pourtant j'ai beau apprécier le film, je suis tout de même partagé.
De quoi s'agit-il au final ? Quelles étaient les intentions premières de Jackson en réalisant ce film ? Faire un remake qui tendrait vers l'hommage spectaculaire ? Ou simplement un gros film de monstres ? Je crois bien qu'il s'agit d'un peu des deux, et c'est ce qui rend le film inégal. Magnifique certes, mais assez inégal. Autant la première et la dernière partie du film dans le New York des années 30, sont franchement somptueuses, l'ambiance est là et elle fonctionne sans problème, mais tout ce qui se passe sur Skull Island, bien que cela soit très divertissant, verse tout de même énormément dans la surenchère. Ce qui vient pénaliser le film. C'est un peu le même constat que sur Le Hobbit finalement.
Là où Jackson est fort, sur Le Seigneur des Anneaux notamment, c'est qu'il dose avec habilité son blockbuster, tout en lui insufflant beaucoup de poésie, et en entrant dans l'intimité des personnages. Dans King Kong, la relation affective qui se crée entre Ann et Kong est très belle, même touchante. Pourquoi diable Peter vient donc trop souvent plomber ces élans de grâce avec des scènes complètement dingues ? Notamment cette scène dans le canyon avec les sauropodes ? Ou bien encore, pourquoi fallait-il trois V-Rex pour la fameuse scène du combat ? Et que dire de cette fosse aux insectes ?! C'est en cela que je me conforte dans l'idée que le film est aussi un gros trip de gosse, et certes ça peut paraître plaisant à voir, car visiblement Jackson s'éclate, mais tout de même, un peu plus de subtilité n'aurait pas été du luxe.
Le film est visuellement très beau il faut bien l'avouer. Kong est ultra expressif, et l'humaniser de la sorte était je pense une excellente idée. En terme de décors et de lumières, le film peut se targuer d'être réussi. C'est finalement les dinosaures qui sont peut-être les moins beaux, à l'exception des V-Rex. Mais ces espèces de raptors en revanche, sont parfois assez douteux. Un qui ne perd pas la main en tout cas, c'est James Newton Howard. Sa bande-originale est magnifique, elle ponctue parfaitement les scènes et apporte beaucoup de lyrisme, ce qui sied parfaitement à cette grosse aventure. Les diverse interprétations sont également très bonnes. Naomi Watts campe une Ann toute en délicatesse, et Jack Black est parfait en réalisateur sans scrupules. On a également rarement vu Adrien Brody dans une telle posture, et il s'en sort très bien.
Alors bon, je m'arrêterais ici, mais je dois tout de même dire que je suis assez décontenancé concernant ce film. Il réunit à la fois des choses que j'adore (la longue introduction New Yorkaise par exemple), et d'autres que j'exècre ( surenchère constante qui enlève de l'intensité à l'oeuvre). Malgré ses maladresses, King Kong me semble plus avoir pour fonction, d'être un hommage monstrueux et vibrant au film de 1933. Encore faut-il y être réceptif ...