Ce film commence par un hommage de Peter Jackson aux petits cinéastes indépendants, obligés de recourir au système D pour achever des films souvent personnels avec des moyens ridicules. En gros, à travers le personnage interprété par Jack Black, Jackson se souvient de ce qu'il fut à une certaine époque, cinéaste fauché mais inventif.
Si on continue plus loin le rapprochement, on peut voir une intéressante mise en abyme : ce singe énorme qui échappe au contrôle d'un réalisateur atteint de folie des grandeurs, c'est un peu ce film au budget gigantesque et que Peter Jackson ne parvient jamais à maîtriser. On sent que tout lui échappe, que rien ne va comme il veut, et le résultat est très loin d'être à la hauteur des espérances.
Pourtant ça partait pas mal. Voilà peut-être la grande originalité de ce King Kong, qu'il perd tout intérêt dès l'apparition du singe. Le début, là où on s'ennuie ferme dans les autres versions, est ici plutôt sympa. Les acteurs maîtrisent bien leur rôle, il y a des passages amusants.
Le problème majeur de ce film, c'est l'avalanche de trucages. A force de faire de la surenchère dans ce domaine, de vouloir en mettre plus que dans tous les autres films, on obtient un résultat hautement indigeste. Devant ce déferlement inepte, le spectateur décroche, dégoûté.
Et c'est là qu'arrive l'autre défaut majeur. La longueur. Car une fois que le spectateur a décroché (vers la moitié du film environ), il reste encore des dizaines de minutes avant la fin. C'est long. Interminable. On n'en peut plus. On se rend. Drapeau blanc ! Vite ! Qu'arrive enfin le générique de fin, qu'on puisse en être débarrassé !